Que l'"administration" laisse sortir cette voix, c'est très positif. Nous avons ainsi accès à un texte écrit avec talent, à des revendications, à des vécus qui interpellent le citoyen. Les commentaires montrent qu'il s'y intéresse.
C'est en cela qu'Internet est formidable et que notre système démocratique l'est au moins autant. J'espère que que ce blog pourra continuer longtemps sans la moindre censure.
Ceci dit, cet enfermement est la conséquence de braquages et d'actes violents divers et si Laurent Jacqua a été condamné à trente ans de prison c'est qu'il y a des raisons... Pensons tout d'abord aux victimes qui, certainement, ont eu des vies plus bouleversées que celle de l'agresseur.
Ce qui m'interpelle surtout c'est une réflexion de caractère économique. Et j'y reviens toujours, même en ce qui concerne les comportements humains. Si l'énergie et le talent que Laurent Jacqua a mis à braquer des banques avait été dépensée à faire des études ou à trouver sa niche sociale que se serait-il passé? Il aurait forcément réussi dans ses projets. Il serait maintenant un citoyen paisible et honoré.
Je pense même que de faire le mal demande plus d'efforts que de faire le bien. Dans le fond tout est là: éviter cette dérive à un instant crucial. A cet égard, la fin de l'adolescence est un moment tragique...
Je reviens à une année particulière. Mon fils est arrivé à S., où j'habitais alors, pour poursuivre ses études . Je devais le prendre en charge et il venait juste d'avoir 18 ans. J'ai pensé qu'il fallait qu'il soit libre. Je lui donc pris une chambre en ville. Qu'il vive sa vie! Seule contrainte: un repas hebdomadaire pris en commun dans un restaurant. Nous avons fonctionné une année comme cela. Ce repas a été l'occasion de dits, non dits, et autres conversations, mais je voulais surtout qu'il sente une veille attentive et affectueuse de ma part à travers la liberté que je lui avais donné sans discussion et aussi des comptes qu'il me rendait semaine après semaine sur les progrès qu'il faisait dans les études qu'il menait... Le système a très bien réussi.
Je retourne au prisonnier... Qu'est ce qui n'a pas marché chez lui? Il est bourré de talent Laurent Jacqua. Mais il n'a peut-être pas eu ces rencontres informelles avec un adulte attentionné. Il n'y en avait certainement pas dans son entourage. D'où l'idée de parrainage : un retraité qui a du temps et de l'expérience, un jeune un peu à dérive. Ils se voient un soir par semaine et ils causent... Faut que je pense à organiser un truc comme ça....
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