dimanche 13 mai 2012

Anéantissement devant la téloche...

Mélenchon a le sens de la politique spectacle. Son affrontement direct avec Marine Le Pen fera les gros titres de la campagne des législatives. Quelques dérapages de part et d'autre alimenteront la chronique. Ce n'est pas sérieux. Les  législatives méritent mieux que ce qu'on nous promet à  Hénin-Beaumont. Est-ce que ce cirque  annoncé affectera le résultat final? Je ne suis pas sûr que tout l'étalage de populisme, de coups de gueule, de braillements auxquels on va assister dans ce Front contre Front, profitera à la mélenchonnerie: il y aura des cadavres, on les comptera  dans un mois....

Sinon lever aux aurores. Je me suis forcé à aller brocanter, car je sais qu'on ne trouve plus rien, les greniers ayant tout donné depuis fort longtemps. Restent des gens, comme cette vieille dame qui "doit vider une maison", mais qui, elle, connaissait le prix des choses et m'a même conseillé en céramique chinoise. Elle vendait tout un service à café en porcelaine délicieuse et translucide d'époque Napoléon III, mais pour 200 euros. De toute façon je n'aurais pas la place et comme elle, puisqu'elle me l'a fait remarquer pour justifier sa présence à son âge par ce petit matin frisquet à essayer de se débarrasser d'objets dont manifestement elle venait d'hériter, je dois penser à mon espace vital: tous mes rayons et mes dessus de meubles sont encombrés et je commence à poser par terre. J'ai néanmoins rapporté un petit vase chinois que la spécialiste, dont je venais de faire connaissance, a trouvé d'un travail très fin et du début du vingtième siècle. J'aurais préféré qu'elle me dise de  la fin du dix-neuvième, ce que je pensais et qui me l'a fait acheter... Il est là maintenant et je lui ai trouvé une place sur la table où je ne peux plus manger...

Comme d'habitude l'après midi va être vaseux. L., qui est épuisé par son travail et par l'horreur de  la fin de vie de son père, ne veux pas bouger.  Anéantissement en vue devant la téloche...



Degas Caillebotte a peint cet homme sortant du bain...

2 commentaires:

  1. rare cette peinture d'homme tout comme le service en porcelaine !

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  2. Ouille... Je crois m'être trompé. Il s'agirait de Caillebotte "homme au bain". Mais j'ai photographié cette toile dans l'exposition Degas et le nu.
    "Homme sortant du bain 1884. Quand Degas comme d’autres signe une « femme sortant du bain », Caillebotte nous propose un homme nu, de dos, dans sa salle de bain. Jusqu’à présent les nus masculins étaient livrés sous prétexte de scènes mythologiques ou guerrières, très loin de la vie réelle. Ici, comme dans les autres œuvres de l’artiste, le spectateur se sent voyeur d’une scène qu’il aurait surpris au détour d’une porte mal fermée. Et la carnation du corps est si tonique, la touche si charnelle qu’on ne peut faire abstraction de l’homo-érotisme dégagé. De la ronde musculation jusqu’au scrotum que l’on aperçoit entre les jambes, tout galvanise le désir. Enfin, en abandonnant à regret la contemplation de ce corps, on considère la forme phallique de la baignoire sur le côté, pointée vers l’anus lieu interdit de tant de plaisirs espérés.

    Cette œuvre pose le problème de l’image consciente ou inconsciente : acte manqué de la part d’un peintre qui recommençait plusieurs fois ses esquisses jusqu’à obtenir la composition qui lui convenait ? Une première tentative du personnage assis s’essuyant la jambe n’a pas eu la finition de ce tableau-ci. Et pourquoi diable alors que le combat esthétique ne le préoccupe plus, se lancer dans cette aventure plus que scabreuse pour l’époque ? Gustave Caillebotte a-t-il enfin eu accès au plaisir homosexuel, et par ce nouvel épanouissement de lui-même, sent-il le besoin d’en laisser une image qui, nourrie de son espièglerie, sera cryptée de la banalité du quotidien, mais fort lisible pour qui se donne la peine de la contempler ? Incapable de me prononcer, je laisse donc ouverte la question, bien que je doute qu’un tempérament aussi précis, érudit et obstiné que l’était Gustave puisse passer autant d’énergie créatrice sans en maîtriser les fondements."

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