mardi 30 août 2016

Micron...

Pour coller à l'actualité du jour, une phrase ou deux sur la démission de Macron pour lequel je ne vois pas beaucoup de succès dans son initiative de futur candidat solitaire. Un de plus, classé nulle part..! Je partage quelques unes de ses idées et son bogossisme  bien comme il faut  lui attirera peut-être quelques sympathies,  mais un bilan médiocre, sa proximité avec les riches, ses origines, ses flirts, dont le dernier en date avec l'ultra-conservateur Philippe de Villiers, vont en faire une cible facile à dégommer, d'autant qu'il n'a aucune structure d'ampleur derrière lui pour le soutenir. Un feu follet qui, à mon avis, va s'éteindre rapidement...  Qui parle encore de Taubira aujourd'hui?

Prenons plutôt le café à l'ancienne en attendant que ça se calme...

dimanche 28 août 2016

De la Belle Epoque...

Le temps était parfait ce matin et je pense que ce dernier dimanche d'août laissera d'agréables souvenirs à beaucoup d'entre-nous.
Je ne m'étais pas précipité trop tôt et suis arrivé vers six heures du matin après m'être légèrement trompé d'itinéraire.

J'ai souvent l'impression de procéder à des sauvetages quand je chine. Ainsi ce plateau de service arrivé  intact jusqu'à nous, on se demande par quel miracle, si dévalorisé par ses derniers propriétaires que je l'ai acheté pour des clopinettes, si fragile parce qu'il est fait d'un grand carreau de céramique qui ne cassera qu'une fois.... Il vient directement d'une belle époque où on adorait les fleurs, les libellules et les papillons, laquelle s'est tragiquement terminée par la guerre que l'on sait...

Il va pouvoir tranquillement attendre la suite de ses aventures, posé quelque part. Je pense que je m'en servirai, une fois ou l'autre, pour le plaisir...


vendredi 26 août 2016

Un ours...

Plutôt de déplorer la décision du Conseil d'Etat autorisant le bâchage sur les plages, ce qui va nous occuper toute la semaine prochaine et certainement faire un sujet de fond pour les prochaines élections, l'islam transportant son moyen-âge, ses fureurs, ses prétentions et ses régressions avec lui partout où il s'installe dans le monde, je vais dire quelques mots de cet ours en bois..

Je l'ai pris comme ça, parce qu'il montrait les dents, qu'il avait la langue rouge et était très expressif. Kitsch, me suis-je dis, quelque chose de populaire, taillé dans un bloc de bois, "un objet que j'arriverai bien à caser quelque part", ce qui devient de moins en moins évident, mais qui témoignera une fois de plus de la vénération que je porte à l'artisanat et au savoir-faire...

En rentrant au Sanctuaire, recherche sur le net : "ours en bois", ce qui m'a permis de constater que certains ours en bois étaient très recherchés, m'a fort surpris et d'étonnement en étonnement j'ai réussi à rattacher mon objet à une famille  d'ours en bois qui a sévi en Forêt Noire au 19e siècle, ce qui n'est pas tout à fait exact parce qu'en réalité cet artisanat venait  de Suisse, de la région de Brienz... "Ces objets étaient fabriqués par les habitants de la région le soir au coin du feu". C'est romantique en plus !

Voilà, un nouveau pensionnaire...

lundi 22 août 2016

Du dégoût...

Essayons tout d'abord d'y voir clair dans la situation judiciaire du candidat Sarkozy. L'AFP a tenté de la résumer dans un diagramme simple...


On constate deux mises en examen, une en juillet 2014 et l'autre en février 2016. L'une pour corruption et trafic d'influence et l'autre, je ne sais pas, l'AFP ne l'indique pas.  Je vais voir Wikipédia qui nous précise : "  Nicolas Sarkozy est mis en examen pour « financement illégal de campagne électorale ». Il est par ailleurs placé sous le statut de témoin assisté pour les chefs d'usage de faux, escroquerie et abus de confiance."

Ce mis en examen, donc, disons-le, présumé innocent,  vient de se déclarer candidat à la magistrature suprême.  Je résume en six mots les sentiments que je ressens à son égard: rien d'autre que du dégoût... 

De la rentrée...

Je suis un peu sidéré par les propositions de certains candidats à la présidence de la République, un poste où il faut gérer en bon père de famille, une fonction où il faut du sang froid et le sens des responsabilités. N'oublions pas que le Président a le doigt sur le bouton qui peut déclencher le feu nucléaire,

Alors  je ne vois pas bien une dame, assez allumée pour avoir affublé sa fille du prénom de Térébentine, décider de la guerre nucléaire. Je pense sincèrement que White-Spirit Duflot manque d'une case, celle du bon sens, et de la voir ramer avec son peu de talent pour se faire une bonne et juteuse place dans la politique a de quoi navrer...

Passons sur Hamon qui veut légaliser le cannabis et octroyer le revenu universel, ce qui ne peut que plaire à la racaille, mais alors qu'on a déjà deux fléaux légaux, l'alcool et le tabac, je ne vois pas bien pourquoi il voudrait nous en coller  un troisième, la drogue avec toute la misère sociale et collective qu'elle entraîne. Quand à ses fantasmes sur la sixième République qui ne serait qu'un remake de la Quatrième, qu'il se les garde...

Montebourg, lui, a fait plus fort encore. Le tirage au sort de 100 sénateurs parmi la population, c'est du jamais vu. J'imagine que le sort  désigne un parfait abruti, QI de 0.9, poivrot notoire battant sa femme et on rigolera bien dans la Haute Assemblée, d'autant que si on y ajoute un obsédé exhibitionniste, un puceau de 18 ans, un vieillard de 97 printemps, un curé intégriste et pédophile, ma pomme ( le hasard fait bien les choses ), etc...,  ça va être du délire à chaque séance, mais la diversité de la France sera bien représentée... J'espère que Jégoun sera tiré au sort lui aussi, qu'on se marre encore plus et que la buvette du Sénat voie son chiffre d'affaire gonfler...

Autre proposition de ce jeune père de 55 ans, laisser déraper le déficit public comme on voudra, se désolidariser de l'Europe et laisser à sa fille Jeanne, qui va avoir deux ans,  une montagne un Himalaya de dettes, qui l'obligeront à vivre dans la gène toute sa vie... Merci papa...

Je crois que ce mec plane à 10 000 mètres et à mon avis il n'est pas près de redescendre sur terre...

La rentrée s'annonce pénible avec tous ces abrutis qui croient avoir des idées et un destin. On va se faire chier à écouter des âneries,  à les voir se dandiner sur la scène politique. Tout cela s'annonce grotesque, aussi bien à droite qu'à gauche. Incommensurable  déferlement de yaka-fokon en vue.

La candidature de Hollande nous reposera de tout ce cirque...



jeudi 18 août 2016

Du burkini

Puisqu'on ne trouve plus qu'en cache sur le net cet article d'une marocaine athée  qui, j'imagine, a dû subir d'immenses pressions pour devoir tout supprimer, en voici quelques extraits:

" Je suis pour la libération des femmes des carcans du patriarcat, un système de contrôle des naissances datant du néolithique qui ne sert plus à grand chose depuis l’invention de la pilule, à part à alimenter la rhétorique monothéiste

L’une des particularités des talibans, c’est qu’ils forcent leurs femmes à porter une tente bleue perforée au niveau du visage pour qu’elles ne suffoquent pas. Ils sont aussi connus pour défigurer leurs femmes, à l’acide, au feu ou au couteau, pour un oui ou pour un non. J’exagère peut-être, mais j’ai vu trop d’Afghanes aux nez et aux oreilles tranchées et je pense que défigurer quelqu’un est un châtiment qui ne sied à aucun crime. On a donc appris par la même occasion que cet habit s’appelait burka et on en a fait des blagues ; on les a comparées à des sacs poubelles et on a pensé à l’absurdité de leurs photos de famille. On a aussi pensé à la souffrance de ces pauvres femmes sous le soleil de Kaboul et de Kandahar.


Au Maroc, on se moquait gentiment de cet accoutrement avec une sorte de distanciation rassurante ; on n’avait pas ça chez nous. Parce qu’il faut savoir qu’il fût un temps où il y avait les voilées et les cheveux au vent. Les ninjas, les Darth Vador, les tchadors et les burkas étaient rarissimes et, de toute façon, elles étaient vues avec un regard suspicieux parce qu’à l’époque, personne n’avait besoin de faire preuve d’excès de zèle pour prouver sa foi


Maintenant ce sont les filles en jean qu’on regarde de travers. N’importe quel Marocain de plus de 30 ans vous dira que c’était quand même mieux avant, c’était plus cool, même qu’il y a 40 ans on avait nos propres concours de Miss Bikini organisés sur les plages de Casablanca.


Et regardez où l’on est. Les barbus qui font leur prière du vendredi dans les plages pour intimider les baigneurs, c’est récent. Les jeunes qui se photographient avec une pancarte sur laquelle est écrit « no bikini respect ramadan », c’est récent. Les pages Facebook qui divulguent les photos volées des filles en bikini en menaçant de dévoiler leurs identités, c’est récent. Le burkini, c’est récent. Ça, c’est ce qui arrive quand on tolère un peu trop une idéologie qui ne tolère pas la différence et quand on démusèle des gueules souffrant d’un sérieux complexe de supériorité. J’ai déjà raconté, dans un autre billet, comment on nous apprenait à l’école que nous étions le peuple élu, qu’Allah s’adressera à nous en arabe le jour du jugement et que les juifs sont des singes et les chrétiens des porcs.


Maintenant c’est la France, pays de la Déclaration des Droits de l’Homme, de Brigitte Bardot, de Kiki de Montparnasse, de Toulouse-Lautrec, de Simone de Beauvoir, d’Olympe de Gouges et de Manuel Ferrara (franchement, merci la France) qui se demande s’il faut ou pas laisser les musulmanes se baigner en burkini. La question ne se pose même pas ! Oui, il faut l’interdire, c’est un symbole d’oppression et une provocation abjecte étant donnés les tristes évènements qu’a connus la France. Les défenseurs qui le comparent à une tenue de surf, vous vous foutez de qui au juste ? Vous comparez une combi à un habit spécialement conçu pour les femmes qui ont bien intégré l’idée que tout leur corps est un organe sexuel et que le désir qu’il provoque chez les frustrés est leur propre responsabilité ? Ces femmes-là ne sont même pas censées se trouver dans un endroit où les corps quasi nus des deux sexes se mélangent, c’est pour ça qu’elles veulent des piscines privatisées. Quoi ? Le burkini est un moyen de les sortir de chez elles ? Donc vous admettez qu’elles sont en fait opprimées et que leur voile n’est pas une liberté, mais une contrainte rationnalisée en choix. Faites attention, elles ne vous tolèrent pas comme vous les tolérez, demain ce sont les bikini qui seront minoritaires sur les plages françaises."


Qu'ajouter de plus? Mohamed Plenel et une partie de la gauche sont à côté de leurs pompes. Je suis tout à fait d'accord avec Valls qui demande plus de discrétion aux musulmans. Les petits caïds, les bâchées, la viande halal que je mange de force, tout cela ça me gave. Une religion qui répand tant de problèmes et tant de violence dans le monde, mais c'est hallucinant...! Comment peut-on être musulman de nos jours?


dimanche 14 août 2016

Matinée à pied pour chineur...

Pas encore trouvé d'explication à ce Kirchenpateron, tandis que Laurentine Cazassus a livré quelques-uns de ses secrets...
Levé à 5h15 ce matin et sur zone à six heures. Des kilomètres  de marche pour rien jusqu'à ce que je trouve deux bouvets et ce petit rabot, les seuls objets que j'ai rapportés... Rien de bandant...


mardi 9 août 2016

Billet de rien: des objets....

Trouvés aux Emmaüs de là-bas et ne sachant pas trop où les poser dans la Caverne en l'Île, un clystère, un soi-même et deux assiettes en étain, et je suis remonté avec tout cela au Sanctuaire qui n'a plus rien à perdre, d'autant qu' une des deux assiettes portait un reste de poinçon lisible indiquant qu'elle avait été fabriquée à Colmar et comme j'en ai quelques-une de cette ville là accrochées sur les murs du dit Sanctuaire, ça allait peut-être me permettre d'en identifier le potier...

G. est venu me visiter hier. Je lui ai montré le soi-même pour savoir s'il connaissait cet objet et je n'ai pas été déçu : "c'est un pulvérisateur de jardin! Qu'est ce qu'on fait avec cet embout là? Ça se démonte? C'est pour graisser quelque chose? De toute façon  je trouverai sur Google !..."
Je l'ai laissé repartir sans lui donner la solution. Quelques instants plus tard un SMS : " C'est pour les lavements "
Oui, c'est pour se faire des lavements tout seul sans avoir besoin de personne à une époque où on  se soignait comme cela, ou bien à coups de lancette, ou encore en avalant de la bave de crapaud... Les temps ont bien changé...

La première assiette a été reconnue ce matin comme ayant été fabriquée par Frédéric Doll qui a exercé à Colmar jusqu'en 1850.
Quand à la deuxième elle est riche d'indications.
Tout d'abord au dos trois poinçons qui se complètent, ici photographiés en lumière rasante :


Faisant la synthèse des trois, on peut déchiffer CARL SCALINI FEIN BLOK ZINN 1810.

Et ensuite cette inscription sur l'aile : KIRCHENPATERON ZU BERGHAUSEN 1849.


Donc  un potier d'étain d'origine italienne devenu maître en 1810, une assiette allemande provenant de Berghausen et utilisée dans une église. Je n'ai pas trouvé sur internet la signification du mot Pateron, et nulle trace du potier Scalini.... J'imagine que c'était un plateau pour faire la quête... J'attends de rencontrer mes amis bilingues pour leur demander ce qu'ils en pensent...
Reste un mystère. Comment une assiette en étain allemande provenant du fin fond du Bade Wurtemberg a-t-elle pu se retrouver sur la Côte basque?  Je pense que c'est une prise de guerre, un souvenir emporté par un soldat et que ses héritiers l'ont donnée à Emmaüs....  Une hypothèse qui en vaut bien une autre....

samedi 6 août 2016

Horrible...

L'annulation de la grande braderie de Lille est un coup dur pour le commerce local et pour nous tous. Mais je comprends parfaitement la prudence de la maire de Lille. Pour y être allé chiner deux années de suite, vu le monde,  je suis convaincu que la sécurité y est ingérable et que n'importe quel abruti noyé dans une foule compressée pourra donner des coups de couteau et tuer qui il voudra.

Ici les vacances se passent sous la protection de  militaires qui patrouillent le long de la plage , harnachés de gilets pare-balle,  mitraillette au poing, pour protéger les baigneurs.

C'est triste. Cette  religion merdique nous pourrit  la vie et ce n'est pas fini...

Dans cet ordre d'idée je pense que la France n'a aucune chance d'avoir les jeux olympiques pour 2024. Le terrorisme ne sera pas vaincu à cette date et donc...

Voilà... Valls se demande comment financer l'islam en France. Le mieux ça serait de le faire disparaître au lieu de le financer... Je sais, je rêve, mais franchement ça réglerait plein de problèmes d'un coup. Il y a quarante ans on n'avait aucun de ces soucis, et les musulmanes s'habillaient à l'européenne dans leurs pays...

Ophélie fêtait ses vingt ans. Le porteur du gâteau d'anniversaire est tombé entraînant l'embrasement du local. 13 morts.... Il est probable que le local ne respectait pas les normes de sécurité. C'est horrible. Mais dites-moi, qu'est-ce qui n'a pas été horrible cet été?

Bon. Une photo de plage quand même... Essayons de positiver..


lundi 1 août 2016

Plan cul...

Comme Didier Goux a censuré mon dernier commentaire, " voilà au moins un PD que vous ne traitez pas de PD ", au sujet du billet qu'il consacre au théoricien du "grand remplacement" qu'il admire, qu'on veuille bien trouver   ci-dessous le récit d'un plan cul extrait de Tricks, bien raconté et sans doute bien vécu par ce doctrinaire à la mode qui sert aujourd'hui de maître à penser à l'extrême droite et aux milieux très conservateurs.
Je n'irai pas jusqu'à supposer que l'Invisible est notre admirateur lui-même, mais comme de nos jours plus rien ne m'étonne...
Pour aimer ces pratiques sexuelles à part la drogue, le texte ci-dessous ne me choque en rien, je veux être bien clair là-dessus.
Pour ce qui est de l'extrait il est recopié sur le net, par conséquent public, et a été  autorisé par l'auteur, Renaud Camus, qui manifestement s'assume, ce dont je le félicite...


"On nous avait offert de la cocaïne, nous avions fait un excel- lent dîner, sans trop manger, et nous étions d'excellente humeur. C'était la première fois que j'entrais au 8709, ce sauna de Los Angeles où Tony était déjà allé, et dont il disait beaucoup de bien. Il semblait se souvenir mal, toute- fois, de la disposition particulièrement complexe des lieux.

Nous venions à peine de nous déshabiller, et nous n'avions encore rien exploré, lorsque nous avons pénétré, tout à fait par hasard, dans le « labyrinthe » proprement dit. J'ai tou- jours aimé les établissements très grands, aux couloirs innombrables et compliqués, aux alvéoles infinis, où tou- jours se proposent de nouveaux embranchements, de nou- velles perspectives, de nouvelles portes, de sorte que l'on ne sait jamais, aux premières visites en tout cas, si oui ou non on est déjà passé par tel ou tel endroit. On est constamment désorienté, perdu, et le sentiment est ainsi remis sans cesse à plus tard que l'on a fait le tour des possibilités offertes. Mais que de tels emporia, labyrinthiques par essence, de sur- croît recèlent en leur milieu un labyrinthe qui se donne pour tel, expressément, il y avait bien là, dans l'état où j'étais, de quoi m'enchanter. Entre les sombres miroirs dont étaient faites les parois, par une obscurité presque totale, les figures les plus lourdement chargées de la littérature et de la mythologie se combinaient grotesquement dans mon esprit, et s'emboîtaient les unes dans les autres selon des effets absurdes de permutation et de généalogie, qui faisaient mon ivresse et ma joie.

Tony était à mes côtés. Nous nous tenions par le bras. Nous avancions lentement, à tâtons contre les parois de verre. Je ne sais lequel de nous deux a mis le premier, par accident, par hasard, la main sur ce corps. Quelqu'un se tenait dans l'ombre, dont on ne voyait rien. Un garçon entièrement nu, puisqu'il ne portait même pas, autour de la taille, la rituelle serviette de bain. Un garçon à peu près de ma taille, très bien bâti, musclé, un peu poilu sur la poi- trine, qui était très bien sculptée, et davantage sur les avant- bras, les fesses et les cuisses. Il était immobile, appuyé à la paroi. Il bandait. Il avait les cheveux courts, une moustache, mais de son visage on ne pouvait rien savoir d'autre, sinon qu'il était jeune, et sa peau lisse, fraîche, tendue. Tony l'a embrassé. Je me suis agenouillé devant lui, et j'ai pris son sexe dans ma bouche.

Je l'ai déjà dit, nous venions d'arriver, je n'étais jamais venu dans cet endroit, ce garçon était le premier que nous ren- contrions. Or, à en juger par mes mains, et le contact de nos corps, il était tout ce que j'aimais. Comment n'aurais-je pas imaginé, heureusement défoncé comme je l'étais, que tous les recoins du labyrinthe, et tout le 8709, étaient pleins de centaines de garçons comme lui, aussi excitants et aussi accueillants, comme la réalisation d'un de ces rêves de Cali- fornie que l'on fait dans les chambres parisiennes, en hiver, et où tous les corps sont superbes, et offerts. Et cela m'aurait incité à continuer, à avancer, à toucher des torses au hasard, des visages, des sexes, à multiplier des étreintes précaires. Mais non : les autres seraient toujours là, et puisque le premier était parfait, il les reprédentait tous.

D'autant qu'il avait quitté son rôle de statue. Comme je le suçais encore, il m'avait mis sous le nez des poppers, puis les avait passés à Tony, et les avait respirés lui-même. Tony s'était agenouillé à côté de moi. Nous nous embrassions en nous passant le gland de l'Invisible. Mais lui s'est agenouillé à son tour, il a mis les bras sur nos épaules, nous nous sommes embrassés tous les trois. Puis nous nous sommes renversés sur les tapis, entre les glaces où ne se lisaient, et floues, que nos ombres. Sans doute étions-nous dans une impasse du labyrinthe, car personne n'a essayé d'enjamber nos corps emmêlés. A moins que tout cela ne se soit passé très vite, car je n'avais plus la moindre notion du temps. Mais je ne le crois pas. Nous nous embrassions, nous nous léchions les seins, nous nous sucions le sexe, nos langues s'enfonçaient entre nos fesses. Il n'y avait rien de brusque, de heurté : on passait d'une figure à une autre par glisse- ments progressifs, et de toute façon nous étions toujours engagés chacun dans plusieurs plaisirs à la fois, qui ne com- mençaient ni ne cessaient en même temps. Les seules inter- ruptions, régulières, étaient pour la circulation entre nous des poppers, de bons poppers jaunes américains, en ampoules que l'on brise dans leur enveloppe de coton et de gaze, et qui ne sentent pas mauvais du tout. Ils ne nous rendaient pas frénétiques, mais appliqués, presque laborieux, attentifs à toutes les sensations, celles de chacun de nous et celles des deux autres. La cocaïne, de même, n'était pas de celle qui parfois m'empêche de bien bander. Au contraire. Je me sentais parfaitement léger. Toute la lourdeur de mon corps était dans mon sexe.

L'Invisible avait renversé Tony sur le dos, lui avait soulevé les cuisses et longuement léché la fente des fesses, pendant que moi, derrière lui, je léchais la fente des siennes. Puis, agenouillé, il était entré en lui. Il l'embrassait. Et j'ai pénétré le cul de l'enculeur.

Ce que j'aimerais pouvoir faire, et j'y songeais déjà, à ce moment-là, et c'était mon seul regret, alors, de savoir que jamais je n'y parviendrais, c'est décrire précisément les sen- sations que j'éprouvais lorsque mon sexe s'enfonçait dans ce cul. A chaque seconde. elles étaient différentes, et pourtant elles avaient toutes la même acuité presque intolérable de plaisir. D'abord, c'était l'agacement délicieux du gland à l'orée du passage, et la douleur infime à peine évoquée, sug- gérée, évitée ; puis le resserrement de la traversée, comme un anneau qui glissait lentement alors que la peau se tendait vers l'arrière, qui glissait lentement tout le long de ma verge, pour s'établir à sa base, juste au-dessus des couilles, et de là exaspérer l'ensemble, jusqu'à l'extrémité maintenant parvenue dans des cavités chaudes, moelleuses, et qui seraient même trop spacieuses s'il n'était possible, toujours, d'un simple recul, de revenir à l'étroitesse du passage, avant de les retrouver, et d'alterner ainsi, dans un délire stupéfait d'être, et de pouvoir même se perpétuer. C'était bien un délire, mais un délire calme, maîtrisé. Nulle menace d'invo- lontaire orgasme.

Les deux autres paraissaient être dans la même béatitude que moi. L'Invisible, quand je l'avais pénétré, avait relevé le buste, et creusé les reins. Puis il s'était remis à embrasser Tony, et je les embrassais tous les deux. De la main droite, je caressais sa poitrine, son ventre, en m'émerveillant de leur solidité, de la rugosité de leurs muscles, et de la gauche, je branlais Tony, dont le sexe avait dû être deux ou trois mille fois dans mon cul, ce qui, par la pensée, du moins, et le souvenir, refermait le cercle de mes sensations.

J'ai parlé de plaisir, mais je ne vois pas quelle économie m'empêcherait d'appeler bonheur, et justement parce qu'ils sont si précaires, de tels moments. On croit, à les vivre, que leur perfection est un aboutissement, qu'il n'y a plus rien à chercher, que c'est cela qu'il fallait connaître. Mais ils ne font que renvoyer à la quête, car comment ne pas désirer, ensuite, en rencontrer de semblables une fois encore, une seule fois ?

Il y eut une pause, pour un ultime échange de poppers, et quelques ralentissements, pour assurer la concordance par- faite des rythmes. Et nous avons joui tous les trois en même temps, avec des râles qui se répercutaient aux angles bis- cornus du labyrinthe de miroirs.

Nous sommes restés étendus un moment, presque incons- cients. L'Invisible s'est relevé le premier. Il a fait de la bouche un bruit bizarre, une espèce de sifflement en deux temps, assez drôle, qui semblait vouloir dire quelque chose comme « eh bien mes enfants… ! » Il nous a donné à chacun une petite tape sur l'épaule, puis il s'est éloigné sans rien dire. J'ai entraperçu son visage, comme il passait, une seconde, dans une zone de lumière. Il paraissait très beau.

Tony et moi sommes restés très longtemps au 8709, ce soir- là, et nous y sommes retournés trois jours de suite, dans l'espoir de renouveler cette expérience. Il y eut d'autres plaisirs, mais aucun qui soit comparable à celui-là."