vendredi 11 septembre 2020

De la queue...



Je fais  parfois des retours aux Emmas dans l'espoir d'y trouver quelque objet intéressant mais là franchement ça devient âpre.  Pour être parmi les premiers il faut arriver au moins deux heures avant l'ouverture et attendre. Mon débatteur est là en principe, sur place souvent  avant moi et nous devisons de tout et de rien pour passer le temps..
Nous avons parlé dernièrement de l'anniversaire de la découverte de la grotte de Lascaux, fait un tour par la préhistoire et la vie supposée des  hommes primitifs ( les premiers clans, les groupes familiaux, les organisations primitives ) qui me questionnent,  il est revenu sur le sentiment religieux qui le hante pour remarquer que l'apparition du monothéisme marque le départ de la pensée moderne, ce à quoi j'ai répondu que le catholicisme était loin d'être un monothéisme avec ce dieu éparpillé en trois personnes ( et pourquoi pas la grand-mère Dieu  ?)  et toute cette panoplie de saints et de Vierge, panthéon qui singe les antiques panthéons et puis, lui dis-je, il y a notre langue qui nous vient directement du grec et du latin, lesquels n'ont rien à voir avec le monothéisme et quoi de plus indispensable qu'une langue pour penser...
L'évocation du catholicisme m'a permis de faire une remarque sur l'aspect cannibalistique du rituel de la messe, " buvez et mangez car  ceci est mon corps, ceci est mon sang " et de revenir aux temps préhistoriques puis aux rituels inca et maya.
Après quelques détours dont je ne me souviens plus, nous avons fait une halte sur la psychanalyse. J'ai tenu à lui faire remarquer que jamais Freud n'avait évoqué l'aspect physique de ses analysés et à mon sens le ressenti personnel de son physique est un élément important du psychisme de chacun, au point où des industries mondiales, la cosmétique, la mode, les soins esthétiques,  prospèrent sur cette problématique..  Et puis nous sommes tous un peu morpho-psychologues gérant nos premiers contacts avec autrui d'après les signaux qu'il nous envoie avant même qu'il ait émis la moindre parole et donc l'aspect physique a son importance.. 
Je ne sais plus vers quels sujets a ensuite roulé cette conversation de plus de deux heures, mais la porte a fini par s'ouvrir et mieux que les deux fois précédentes où j'étais revenu bredouille, j'ai trouvé cette balance de changeur très incomplète par Abraham Kruse de Schwelm vers 1775. Le genre d'objet que j'aime bien...



9 commentaires:

  1. J'adore vos grands survols "emmaüsiens" ! On croirait entendre les Bouvard et Pécuchet de Flaubert. Généreusement épicés de Monsieur Homais, dans votre cas particulier.

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  2. Pourquoi pas.. C'est vous l'arbitre des élégances littéraires.

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  3. J'ai l'air de me moquer, mais en fait non (ou alors gentiment) : c'est toujours mieux que de parler du temps qu'il va faire ou des pseudo-ravages du petit Chinois…

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  4. Hypocrite ce Didier Goux qui feint de ne pas se moquer... Il y a des gens comme ça qui se moquent de tout ce qui n'est pas eux et s'attribuent une importance considérable (et dans son cas pas seulement physique).

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    1. Il vaut mieux être hypocrite, si tant est que je le sois, que lâchement anonyme…

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    2. Et en quoi l'anonymat serait-il une lâcheté ? Encore une idée reçue. Il est bien préférable d'être anonyme que de s'étaler sans vergogne avec chats, chiens, épouse et photos sous tous les angles, M. Goux...

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    3. Oui, sans doute, vous devez avoir raison. Du reste, les gentils anonymes qui, à une certaine époque, dénonçaient les Juifs et les résistants à la gentille police étaient du même avis que vous.

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    4. @ Goux .J'espère que par une intuition fulgurante de dernière minute, la stupidité de cette comparaison vous a au moins effleuré...Quant à votre proximité avec l'extrême-droite, on la connait, vous en parlez assez. Vous ne semblez donc pas très bien placé pour tenir ces propos.

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  5. Je demande bien pardon au tenancier de cette illustre maison d'avoir ainsi encombré son espace vital, en me laissant aller, Dieu sait pourquoi, à discuter avec un ectoplasme : ça ne se reproduira pas.

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