jeudi 26 octobre 2006

N.

Revu N. rentrée depuis un mois de son île grecque. Si le séjour là bas fut époustouflant, le retour ici a l'air moins agréable . N. doit quitter son logement qui vient d'être vendu et elle cherche quelque chose à louer. Problème: c'est cher. L'immobilier a flambé et N. s'angoisse. Ce n'est pas simple. Elle gère difficilement son budget. Et puis elle vit, maintenant qu'elle passe des journées seule, les moments difficiles que j'ai connus au début de ma retraite. La retraite, il faut trouver la vie qui va avec...Pas si simple quand l'horizon, pour l'essentiel du temps, se limite aux murs de l'endroit où l'on demeure.

N. est donc, plus ou moins, sur les bords de la déprime. Un couple de ses amis se sépare, une autre connaissance vient de se faire opérer. Tout cela n'est pas bon pour elle. Dure la vie, parfois, même si elle semble simple...

Nous sommes allés à la Rotonde. Ce petit restaurant de quartier s'est embourgeoisé: boiseries aux murs, tableaux, belle vaisselle à filets d'or. Les prix se sont envolés en même temps. La tête de veau a perdu tout son charme: c'était un plat d'une cuisine simple et familiale. C'est devenu un plat décalé par rapport au décor et à la magnificence des assiettes. Une tête de veau, ça n'a aucun sens si ce n'est pas servi avec un pichet de blanc, une nappe à carreaux, des couverts en inox, environné par le brouhaha alsaphonique des habitants du quartier. Ils n'étaient pas là ce soir et je crains fort qu'ils ne viennent plus...

On a pris le café en repassant chez N. Elle m'a montré les photos de Grèce en me racotant les bonheurs et les malheurs des uns et des autres. Sur leur petite île, ils s'organisent bien et passent d'agréables étés.

Restent les hivers. Ben oui, c'est pas très drôle l'hiver...

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