A regarder les chiffres d'aujourd'hui, ceux de demain, qu'on peut déjà dégrossir, nous montrent que la route en compagnie du Covid-19 sera encore longue..
La question qui se pose pour pouvoir gérer la suite de l'épidémie, c'est de savoir combien de personnes ont été infectées à ce jour. Certains estiment ce chiffre à 2 millions, ce qui fait une létalité inférieure à 1 %, ce qui est possible si l'on se base sur les résultats allemands.
Ce chiffre de 2 millions donne une idée de la prise de risque du déconfinement, car il signifie que 65 millions de Français sont encore à infecter et que, vu la contagiosité du virus, la plupart le sera tôt ou tard.
Tout en maintenant les sujets fragiles en confinement, espérons que les Français seront contaminés suffisamment lentement pour que les hôpitaux ne soient pas débordés par les cas critiques, ce qui nous fait un rythme maximal supportable d'un million de contamination par mois, vu ce qu'on vient de vivre, soit un délai de plus de trois ans pour que l'immunité de groupe soit atteinte, à condition toutefois que cette immunité acquise soit suffisamment durable. Ce dont on n'est pas sûr ...
A défaut d'un vaccin, ou d'un remède efficace, on voit qu'on n'est pas près d'être tiré d'affaire.
Pour ce qui est
du vaccin, dans un article publié le 9 avril 2020 dans Nature Reviews, 115 vaccins candidats sont signalés, dont 78 en développement actif confirmé. À la même date, 8 essais cliniques vaccinaux sont listés parmi les 410 essais relatifs à la COVID-19 dans la base ClinicalTrials.gov.
Mais " il reste encore beaucoup de chemin à faire dans la compréhension de l'immunité contre les CoV, en particulier celle relative à la production d'une mémoire immunitaire durable. L'absence de succès vaccinaux flagrants avec le MERS-CoV (et avec le SARS-CoV-1 jusqu'à sa sortie du périmètre d'intérêt des chercheurs) n'est pas encourageante, d'autant plus que les vaccins actuellement à l'étude semblent davantage centrés sur la production d'anticorps neutralisants que sur la stimulation de l'immunité cellulaire, en particulier locale. Et ce en dépit des enseignements obtenus en étudiant le SRAS ou le MERS, ou de ceux issus de la recherche récente sur la réponse immunitaire face au SARS-CoV-2.", ce qui veut dire que ce n'est pas gagné.
Rien d'étonnant alors qu'on nous annonce maintenant un vaccin au mieux pour le premier semestre 2021 et que cette date soit régulièrement retardée au fur et à mesure que les chercheurs prennent conscience de la complexité du problème.
Ainsi donc la sortie du confinement annoncée le 11 mai me semble logique. Le système de santé aura pu reprendre son souffle et sera prêt pour une deuxième vague. Les ravages économiques sont tels qu'on ne peut rester confiné plusieurs années et qu'il faut au moins assurer une économie de survie en sachant que la grande majorité des infectés s'en tireront sans problème et pour beaucoup sans même s'en apercevoir.
La crise sera alors gérée au mieux par des statisticiens et des épidémiologistes qui indiqueront qui, quand et où il faudra reconfiner.. Je pense que ça arrivera plusieurs fois. Ce scénario accepte un certain nombre de morts...
Le grand professeur Raoult vient de déclarer que l'épidémie se terminait à Marseille. Je pense qu'il est très optimiste. On verra quelle sera la situation à Marseille quand les gens ressortiront, en espérant, bien entendu, qu'il ait raison... Par contre il semble que la chloroquine ne soit pas la panacée qu'il prétendait et les études sérieuses confirment l'une après l'autre qu'il n'y a pas de gain thérapeutique à utiliser cette molécule.
Comme à chaque fois, j'espère me tromper dans ces considérations un peu pessimistes...