jeudi 28 octobre 2010

La télé du Nain

Les rapports du Nain avec la télé sont puants: il veut la contrôler comme si le peuple français n'était pas assez mature pour faire ses propres choix. C'est de la télé à la mode Léonid Ilitch Brejnev comme le raconte Patrice Duhamel: "Ç'a été très violent, ce jour-là, parce qu'il y avait plein de monde. Et on ne répond pas au président de la République en public. Pendant un quart d'heure, il nous a pulvérisés. Tout y est passé : l'info, les programmes, le social, la qualité. Tout était 'nul' sur France Télé. Le président paradait, ironisait. Il nous a exécutés, en direct et en public. Et c'était d'autant plus cruel que, tout en me houspillant, il me prenait le bras en me disant : 'Tu sais, Patrice, je t'aime bien.'"

Une autre fois il veut imposer un Hallyday : ""Le président m'a téléphoné pour que je les reçoive. Il y tenait beaucoup. Avec Patrick de Carolis, on s'était fixé une règle d'or : tous les gens dont Nicolas Sarkozy nous parlait, que ce soit en bien ou en mal, on les traitait de manière totalement et exclusivement professionnelle. Donc le projet Hallyday et Viguier a été traité de la même façon. Et il ne correspondait pas aux besoins de l'antenne."

Sans compter cette fameuse liste noire: "il est "soupçonné" par exemple d'avoir fait virer Arlette Chabot. Patrick de Carolis n'est plus en poste, c'est Rémy Pflimlin, nommé par Sarkozy, qui a, dès son arrivée, remplacé la patronne de l'info... L'assurance de rapports apaisés ? Patrick Sébastien, l'un des noms de la fameuse liste noire, prévient : "Mon contrat de télé dure jusqu'en juin, et s'il n'est pas renouvelé, ça voudra dire que cette liste noire existe vraiment, et ce sera la faute du petit, et j'espère que vous ne l'oublierez pas au moment de voter."

Oui, nous sommes vraiment dans l'ère brejnevienne de la République Française. Pour pasticher la fin de l'article que Wikipédia consacre à ce grand démocrate on peut écrire que "les dernières années de son règne furent marquées par une tentation de culte de la personnalité correspondant à sa névrose d'autosatisfaction. Sa propagande qui ne pouvait plus s'appuyer sur de quelconque résultat économique et social était incapable d'inspirer ni respect ni peur à une population dont il faisait l'objet d'innombrables railleries...."

Cette photo n'a rien à voir. En cherchant un cliché pour illustrer mes propos, je suis tombé sur ces deux chaises désespérées qui semblent attendre quelqu'un depuis fort longtemps...

4 commentaires:

  1. Bien que trop jeune (hi, hi,hi) pour l'avoir vécu, il me semble qu'en ce qui concerne le culte de la personnalité exacerbé et le contrôle des médias, on y avait déjà goûté avec F. Mitterand. Lui aussi était pas mal dans son style "tout puissant" (bien que plus subtil). Mais comment ne pas se laisser emporter par autant de pouvoir entassé dans 1 seule personne : soi ?

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  2. F. Mitterrand a créé le CSA, organisme de l'État français mais jouissant d'un statut d'autorité indépendante (le Conseil d'État et le Conseil constitutionnel l'ont même qualifié d'« autorité administrative indépendante »). Son but est de contrôler les activités liées à l'audiovisuel. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Conseil_sup%C3%A9rieur_de_l%27audiovisuel_%28France%29)
    Le CSA nommait le président de la télé publique, ce qui n'est plus le cas, comme chacun sait, depuis le règne du Nain.

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  3. il en est de même pour les divertissements, on voit les mêmes animateurs mangés à toutes les sauces, ils pourraient embaucher un peu, ça commence vraiment à faire parent pauvre !!

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  4. C'est bien ce que je disais : plus subtil le François...

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