dimanche 8 juillet 2012

Splendeurs et misères de la famille...

Vu le coût de la maison de retraite de mon père, ses faibles revenus, ses quatre vingt douze ans, le fait qu'il ne s'occupe plus de rien,  sa forme actuelle qui nous laisse espérer qu'il sera peut-être centenaire, nous devons prendre, mes frères et moi, quelques décisions pour préparer les prochaines années. Étrange moment, comme je le remarquais hier chez le banquier, où il faut supputer d'une échéance fatale pour gérer au mieux, c'est à dire vendre au fur et à mesure dans les meilleurs conditions, étant donnée la conjoncture, un petit portefeuille d'actions, des livrets et autres économies d'une vie. On a là quatre années de tranquillité. Ensuite il faudra liquider la maison. Faut-il faire cela maintenant ou attendre un peu. Nous sommes divisés là-dessus et en plus il faut obtenir l'aval de mon père. Je préfèrerai régler le maximum maintenant tant que nous sommes encore suffisamment performants. Comment sera-t-on dans dix ans?  La maison pour se vendre exigera d'importants travaux de remise en état ou sinon devra être bradée. Et puis gérer tout cela à l'autre bout de la France, quand je suis au Sanctuaire ou que mes frères sont soit à Paris soit plus loin encore, l'un d'entre-eux ne fait le voyage qu'une fois par an, mérite que nous réfléchissions à nos capacités.
Tout cela fait un peu sordide, réaliser un héritage par anticipation, mais les bons sentiments ne font pas toujours les bonnes décisions. Nous allons nous rencontrer mardi matin, première fois depuis des lustres où nous nous réunirons : deux belles sœurs qui ne peuvent pas se sentir, les jalousies intra familiales, deux ou trois réflexions déplacées de mon père ou de ma mère, des vieilles frustrations recuites ont créé ces distances. Beaucoup de familles connaissent cela...

 Je profite de mes visites à la maison de retraite pour connaître un peu le passé. Ça constitue en plus un excellent exercice pour mon père qui fait ainsi travailler sa mémoire. Des choses émergent petit à petit. C'est ainsi que j'ai vu une photo de mon grand-père pour la première fois de ma vie : il a en effet divorcé de ma grand-mère pour partir avec une jeunette de 30 ans de moins que lui à la fin de la dernière guerre mondiale, abandonnant les siens à leur sort, et est devenu de la sorte un sujet tabou.

C'est le numéro 1 sur cette photo d'un mariage  qui a été bénit en 1927...  Un bien bel homme !



1 commentaire:

  1. En effet, beaucoup de familles connaissent la mésentente et les désaccords dans cette circonstance. Je te souhaite patience, diplomatie et capacité de passer par-dessus pour ne pas empoisonner ta vie!

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