dimanche 7 avril 2013

Causerie du dimanche: la question de la galette

On ne se documente jamais assez et je viens, grâce à la sérendipité d'Internet, de trouver une réponse à une question existentielle qui m'angoissait depuis des mois et des mois, pour ne pas dire des siècles et des siècles: les enfants nés par GPA sont-ils des êtres humains, ce qui, traduit dans le langage codé de l'église catholique, se dit "ont-ils une âme?" Ce genre de question avait interpellé la Sainte Apostolique et Universelle au moment de la controverse de Valladolid lors de la découverte des Amériques. Je résume en gros: les amérindiens était-ce des animaux qu'on pouvait abattre ou s'agissait-il d'êtres humains qu'il fallait évangéliser...?
J'ai la réponse à ma question existentielle d’aujourd’hui: "les antropomorphes issus de manipulations génétiques de toutes sortes, allant de la fécondation in vitro à la GPA, ont une âme". 
"Antropomorphes", ça vous en bouche un coin, mais c'est ça la charité chrétienne, on vous remet toute de suite à votre place quand vous sortez d'une mère porteuse, mais vous avez quand même droit à une âme. Ouf, on respire...!
L'argumentaire pour arriver à cette divine conclusion ne prend qu'une phrase: " quelles que soient les manipulations (y compris lorsqu’elles sont moralement répréhensibles, voire criminelles comme la soi-disant « gestation pour autrui » qui, bien loin d’être altruiste, n’est rien d’autre que de l’esclavage), un fœtus humain est toujours issu d’un gamète mâle et d’un gamète femelle. Et de deux gamètes humains ne peut naître qu’un enfant humain, c’est-à-dire une personne dotée d’une âme."

Voilà enfin que la science, avec les gamètes, impose sa loi à la religion, bien à regret, j'imagine. 

Mais du coup me viennent deux questions existentielles nouvelles. Qui dit gamètes, dit gènes, ou quasiment... Nous avons 99% de gènes en commun avec les bonobos. Les bonobos ont-ils une âme du coup? La question mérite d'être posée. 99% ce n'est quand même pas rien...
Et puis reste cette question plus ardue que je vais appeler la question de la galette pour faire simple. Où se situe l'âme? Dans le cerveau, dans le cœur, dans les reins (on dit "Dieu sonde les cœurs et les reins") ou ailleurs car il faut bien qu'elle se situe quelque part !
Grave question parce que, quand on fait une greffe de cœur ou de rein, ou des deux à deux personnes différentes, ou une greffe de foie, ou une greffe de poumon, comment se découpe l'âme, où va-t-elle? Est- ce que c'est comme une galette dont on découpe les morceaux, un morceau par-ci, un morceau par-là et hop! Et au moment de la résurrection, comment les remettre ensemble, comment vont-ils se retrouver? Ne faudrait-il pas équiper tous ces morceaux de balises GPS avant les opérations? 

Je m'interroge en vain. La solution la semaine prochaine dans réponses-catholiques.fr....

1 commentaire:

  1. J'ai revu La controverse de Valladolid cet hiver, excellemment interprétée par des comédiens amateurs lausannois; et mon coeur naviguait de la Shoah au mariage gay (sans comparaison au niveau de l'horreur) en plus du problème posé. Le dénouement de la pièce est terrible. Puisqu'on s'accorde sur le fait que les Indiens auraient une âme, il faudra importer des Africains dans les Amériques pour les exploiter, car eux refusent de reconnaître le seul vrai dieu, signe de leur carence d'âme. On peut donc les exploiter. Qui trouvera-t-on à traiter comme des sous-merdes un fois que la condition gay aura été acceptée?

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