Hier, j'allais à la gare prendre le train. Un bref coup d’œil dans une vitrine de magasin et chose étonnante qu'il convient de noter tant je fus surpris, la première chose qui me vint à l'esprit en me voyant marcher, c'est que je coucherais bien avec moi-même. Avec mon sac à dos j'avais un peu l'allure du routard qu'on voit sur son guide, mais avec une barbe blanche éclatante de soleil, la peau du visage bronzée et quelque allure d'Hemingway rentrant de la pêche au gros....
Comme souvent le train était gavé. J'avais fait la descente sur un strapontin de la plateforme. Hier en remontant, j'étais assis en face d'une dame près d'une fenêtre et dans le sens de la marche.
J'ai commencé par dormir, escamotant la traversée toujours monotone des Landes. Je n'ai vraiment émergé du sommeil qu'en arrivant à Bordeaux où, m'inquiétant du retard du train, j'ai échangé mes premiers mots avec la dame.
Vers Ruffec nous avons parlé de nos téléphones dont les applications plus surprenantes les unes que les autres permettent de voir une carte et de suivre dessus en direct le déplacement du TGV, de lire les codes-barres et les flash codes, d'avoir une lampe de poche, d'écouter de la musique, de prendre des photos etc, etc.... Un vrai couteau suisse !
Après Poitiers la conversation a glissé vers la politique. J'avais en face de moi une dame plutôt à gauche, puis à gauche, puis vraiment à gauche, puis carrément à gauche et enfin Front de gauche. Une conversation entre inconnus avance toujours à petits pas...
Je lui ai alors dit tout le mal que je pensais de Jean Luc Mélenchon en lui prédisant qu'ils devraient un jour s'en débarrasser. Son populisme, son programme économique surréaliste, ses confrontations avec Marine Le Pen sont à des lieues de ce qu'est le parti communiste et en fausse complètement le message auprès des électeurs. Elle n'était pas de mon avis, étant une proche de JLM, et elle fut assez étonnée que je soutienne autant François Hollande qui, d'après moi, fait montre d'énormément de qualités, de sagesse, de vision, de courage, de persévérance et qui, je l'espère, arrivera à assainir les finances de la France. Au passage je lui ai fait remarquer que si j'étais au pouvoir j'appliquerais un remède de cheval du style de ceux que le Canada ou la Suède ont osés et qui a redressé leurs pays après dix ans de rigueur.
Je ne vais pas en raconter plus sur les intéressants sujets que nous avons successivement abordés, passant des municipales à la situation dans sa ville de Corbeil-Essonne où l'on achète les voix. J'étais avec une dame généreuse qui s'est portée au secours d'une voyageuse qui a fait une véritable crise d'hystérie avec sa fille peut-être âgée de cinq ou six ans et ma foi, le train est peut-être arrivé trop tôt, nous avions encore plein de choses à nous dire...
Lui faisant remarquer à un moment de la conversation que j'en savais assez pour savoir qui elle était, elle m'a carrément donné son nom et son prénom. D'habitude je ne retiens aucun nom, j'en suis incapable. Mais cette fois-ci ce fut différent car elle porte le même nom que la dame aux camélias....
"j'appliquerais un remède de cheval du style de ceux que le Canada ou la Suède ont osés"...il ne faut pas oublier que les gouvernements canadien et suédois avaient également massivement dévalué leur monnaie,chose que nous ne pouvons pas faire.
RépondreSupprimerl'allemagne,dans la zone euro,avait opéré une dévaluation compétitive en pesant sur les salaires et en accroissant la précarité et la pauvreté de millions d'allemands.
résultat: derrière la belle vitrine allemande,plus de 8,5 millions de personnes sont des travailleurs précaires ou pauvres...