Questions...

Plus je réfléchis à la catastrophe ferroviaire d'Eckwersheim, plus je la trouve complètement  étrange, inouïe, surréaliste.

Comment imaginer qu'on puisse aborder à la vitesse de 350 km/h  (si ce renseignement qu'on trouve partout est exact )   la grande courbe de raccordement de la ligne nouvelle avec la ligne ancienne Paris Strasbourg, et calculée pour une vitesse de 160km/h  ?

La vue aérienne de la zone d'accident montre les traces du déraillement : la rame a continué tout droit, raclant le sol, et une partie des wagons a traversé le canal avant de s'arrêter dans le champ. J'imagine l'horreur à l'intérieur des voitures...

Comment peut-on concevoir qu'avec toutes les balises de contrôle de vitesse installées en ligne, les systèmes d'arrêts automatiques en cas d'urgence comme une crise cardiaque du conducteur,  on puisse en arriver là, d'autant qu'ils étaient trois en cabine dont un cadre, ce qui exclu une séquence du type crash de l'avion de Germanwings ?...

Le freinage de la rame TGV pour aborder cette courbe aurait dû commencer des kilomètres en amont, distance nécessaire pour ralentir un train à cette vitesse. La rame d'essais était remplie d'informatique, d'ingénieurs et ils ont tous su que la vitesse était excessive et que ça allait dérailler. Ça a du être la panique à bord et étonnamment cette rame folle n'a pas pu être ralentie...

C'est stupéfiant !....

Un défaut de la voie? Inimaginable . Une séquence d'essais qui voulait pousser la rame à ses limites? Invraisemblable, chacun sait que les lois de la physique sont incontournables. Reste une panne des systèmes, un irréparable incident informatique sans aucun garde-fou, ce qui est quasiment impossible vu les redondances systématiques des systèmes ferroviaires. Je reste sans réponse. On peut toujours penser à un sabotage, mais la technologie ferroviaire est si complexe que je n'imagine pas la brute islamiste de base capable de faire ça...

Il est sûr que l'image de l'industrie française est ternie, que l'ouverture de la ligne va être retardée, que le coût financier est considérable et que les morts, dont peut-être des enfants, sont irremplaçables.

Je suis profondément attristé. Après l'horreur des attentats, qui m'a terrassé (en fait il n'y a pas de mots pour ça), celle-ci. Mes pensées vont aux familles, aux blessés, aux proches. Je suis de tout cœur avec eux...