samedi 9 novembre 2019

Du mur


 "J'ai plongé dans la boîte à mémoire, celle que je regarde de loin sans trop oser y aller fouiller car ce n'est pas l'heure encore de remuer tout cela : si je n'ai plus trop d'avenir -quoique...!- j'ai toujours un présent.... Mais l'événement a de l'importance, il fallait que j'en retrouve les traces : je suis allé donner des coups de marteau sur le mur de Berlin. Oh, pas le 9 novembre, mais un peu plus tard, le 25 janvier suivant. J'ai fini par retrouver ces photos, bien sûr, puisque je garde tout... Berlin était froid, mais pas glacé. Des habitants de l'est venaient déjà vendre des souvenirs (képis, médailles, insignes) ou du matériel ( appareils photos, optique....) ou des chapskas en fourrure, ou du caviar dans des déballages sauvages aux étals installés par terre dans la boue... J'ai fait un tour dans un super marché de l'est, sur l' Alexanderplatz, pour constater qu'il n'y avait pas grand chose à acheter, je suis allé faire un clin d'œil à Néfertiti et puis je suis rentré en rapportant un petit sac de morceaux de ce béton que j'ai distribué à mes proches. L'important de ce voyage étaient ces coups que j'ai porté sur ce mur. Je devais le faire, je l'ai fait. Je suis revenu avec le sentiment du devoir accompli..."

Le rideau de fer étant tombé, il y a maintenant une foultitude de Bulgares,  Albanais, Roumains, Tchéchènes, Georgiens et autres, ici, au point qu'on n'entend plus beaucoup parler français dans les rues, qu'on concentre dix pour cent des fichés  S du pays et que les camps qu'on vide se reforment l'instant d'après...

Quant au mur, on peut en trouver des morceaux mis en scène dans des cubes en résine....

1 commentaire:

  1. Le français n’est qu’un détail de l’Histoire, l’essentiel ne serait-ce pas qu’on continue à parler l’humain ?

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