Nuage sur la reprise...

Voilà un phénomène naturel qui va entrer dans l'histoire: cette éruption volcanique tombe au pire moment d'une crise économique dont on commençait à sortir, et on n'a pas fini d'en mesurer les conséquences. Il est à peu près certain que cette émission de cendres va durer quelques mois et qu'elle va perturber le trafic aérien au grès des vents. Faire voler des avions dans ces conditions n'est pas évident car il n'y a aucun retour d'expérience en la matière à part deux ou trois catastrophes évitées de justesse ( en dessous de quelle concentration de particules au m3 d'air aspiré peut-on faire voler un avion sans risque et sans usure prématurée des réacteurs? ), et, au premier nouvel incident, qui ne manquera pas de se produire, tout sera à nouveau cloué au sol....
Je nous plains. Aujourd'hui c'est 4000 français bloqués à New York, des cardiologues coincés à Tel Aviv, des joueurs de foot obligés de se déplacer en bus, etc..., mais voilà que se profile une coupe du monde de foot qui ne se jouera peut-être pas ( quelques points de PIB dans l'économie de l'Afrique du sud ) , un fret aérien totalement perturbé ( plus de petits colis depuis la Chine, du courrier en souffrance partout...), des faillites de tours opérators et de compagnies aériennes, des chaînes hôtelières dans la tourmente, du chômage, etc, etc, jusqu'à des transports d'organes devenus impossibles: je ne voudrais pas être dans l'attente d'un foie ou d'un rein...
On n'a jamais bien mesuré tout ce qu'on doit à l'aviation. Ça va malheureusement être l'occasion de le faire. Oui, avec cette éruption qui va durer des mois, nuage sur la reprise...