jeudi 18 avril 2019

De Notre-Dame

J'émergeais à peine de l'anesthésie quand à travers un échange de SMS avec ma fille pour la rassurer que tout allait bien, celle-ci m'apprit que Notre Dame était en feu. "C'est terrible" m'écrivit -elle. Après avoir vu des images à la télé, je lui ai annoncé que la voûte allait s'effondrer, en ajoutant que c'était épouvantable...

Nous ne sommes pas restés longtemps dans cet état de prostration. Le président  Macron sut trouver les mots pour nous convaincre que nous allions la reconstruire plus belle, nous, un peuple de bâtisseurs, les grandes fortunes françaises et  étrangères promirent des dons très conséquents, et le peuple de France s'est rassemblé autour du monument qui nous représente si bien...

Tout le peuple? Non. Les gilets jaunes, les Insoumis nous font des polémiques à deux balles, indignes du moment et des enjeux..Ils me dégoûtent de plus en plus. La gôche est vraiment en train de sombrer...

Il reste que les Français vont se chamailler sur ce qu'il conviendrait de faire, comme si, comme d'habitude, chacun d'entre-nous était maintenant architecte ou maçon et savait tout sur tout.

Ce qui est resté debout est instable et dangereux. Une cathédrale est un édifice complexe, où même le poids de la toiture intervient dans la stabilité générale. Sans ces masses de plomb et de chêne, les forces en jeu sont déséquilibrées et il se pourrait que les arcs-boutants, ou le poids des voûtes restantes, ou l'absence de contre poussée là où elles se sont effondrées, n'entraîne des désordres supplémentaires.
Je ne voudrais pas être celui qui va établir le programme et être responsable des travaux en sachant qu'il va falloir étayer avant toute chose, parfois dans des conditions périlleuses, puis déblayer, nettoyer, protéger du vent et de la pluie pour qu'à l'intérieur de l'espèce de scaphandre qui emballera la cathédrale pendant les prochaines années, sa reconstruction se passe dans les meilleures conditions...

Alors, charpente en bois, métallique, en béton? Soyons efficaces, économes et rapides et évitons le prochain incendie en choisissant une charpente métallique... Mais ce n'est là que  mon humble avis...

Pour terminer quelques mots que j'emprunte à Elie Faure:
"Eh bien! la cathédrale a tout ce que nous aimons dans Hugo ou Pascal, tout ce que nous retrouvons de nous en Rabelais,  Molière ou la Fontaine, tout ce qui, dans Montaigne domine les temps et les  lieux. Mais elle soulève cela par ses voûtes et par ses tours dans un bel emportement lyrique, qu'elle fait monter la foule française jusqu'aux pressentiments suprêmes que les plus grands de nos artistes n'ont presque jamais atteints
Le héros français, c'est la cathédrales"


Photo prise vers 1865 à la fin des travaux de Viollet-le-Duc

2 commentaires:

  1. Chef-d'oeuvre de l'art gothique que j'ai revisité fin février.
    J'en reviens à la toiture.
    qu'il soit bien clair que je n'ai aucune compétence en la matière mais juste quelques questions.
    Tu nous dis que le poids de la toiture a son importance. c'est très juste et même peut-être primordial.
    3 000 poutres de chêne de 40 x 40 si j'ai bien compris représente un poids certain alors que faire une structure en fer ou en béton ne sera pas du tout pareil. de même sous la toiture, de mémoire il y avait quelque 2 000 tonnes de plomb pour assurer l'étanchéité, va t'on conserver une telle masse à laquelle il faudra ajouter les 750 tonnes de la flèche.
    Le temps est à la mise sous abri puis à l'état des lieux. Mais je suppose que architectes et ingénieurs sont déjà au travail pour préparer l'avenir de notre chef-d'oeuvre.

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  2. Avant de changer éventuellement de mode de couverture, les architectes, ingénieurs feront des calculs de stabilité. Ils renforceront les structures là ou ça sera nécessaire.

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