Marcher

L'hiver ici c'est beaucoup de pluies entrecoupées d'éclaircies, moments vraiment magiques où, pour quelques heures vous vous retrouvez alors en plein printemps. Le rhubarbe ne s'y trompe pas et commence déjà à défroisser les premiers plis de ses grandes feuilles et dans une semaine ou deux les coucous dresseront la tête tandis que les mimosas seront en pleine effervescence jaune. L'hiver ici ce n'est qu'une simple formalité à condition de ne pas se préoccuper  de la pluie. Il y a longtemps que je l'ai compris et que je ne me fous du temps qu'il fait. Je le prends comme il est et il me va....

Loin de la douceur d'ici, au Sanctuaire, les froids sont parfois rudes, mais toujours secs, ce qui les rend très supportables et même toniques. Rien de meilleur qu'une promenade en pleine ville glacée avec un arrêt pour boire un chocolat bouillant. Depuis des années  je ne rentre plus dans les magasins, sauf pour m'y ennuyer, et donc la balade dans le petites rues si pittoresques du noyau central de la ville du Sanctuaire, tout de même classé au patrimoine mondial de l'humanité, et depuis belle lurette, suffit à rendre mes pas agréables. Oui, le froid, la marche, la vapeur  qui vous sort du nez quand vous expirez, tout cela va bien ensemble....

Demain ce sera une autre marche, avec plus de lenteur. Je n'ai pas  beaucoup  défilé dans ma vie. Le dernière fois c'était peut-être en mai 68, cette explosion nécessaire pour se libérer d'un tas de carcans d'une société coincée à l’extrême, frigide et assurément barjot....  Un autre cycle  de ma vie va se terminer dans quelques jours quand cette fameuse loi sera votée. En attendant, marchons....