Les ronds-points...

N. est passé ce midi pour se livrer à des actes "intrinsèquement désordonnés" en ma compagnie, et comme nous buvions le café après avoir compromis, une fois de plus, notre vie éternelle, je suis parti dans des considérations dont j'ai le secret. 

Le point de départ ce fut la foultitude de ronds-points qui ont envahis nos routes, qu'on se déplace autour de Paris,  autour de Strasbourg, ou n'importe où ailleurs en France. Nous sommes le pays le plus équipé au monde et j'ai dénoncé  les coûts pharamineux de ces équipements, leurs gaspillages paysagers et décoratifs, pour poursuivre sur  les dépenses de voirie et d'embellissement des campagnes, "il n'y a plus le moindre village qui n'ait pas ses extraordinaires réverbères ou sa chaussée pavée, tellement astiqués qu'on se croirait partout en Suisse".

Tout cela, ai-je  poursuivi, se fait à crédit. "Est-ce bien raisonnable? Quelles folies poussent nos élus à dépenser de la sorte sans avoir le moindre argent comptant? On court à la catastrophe, mais pour des dépenses pas du tout nécessaires et qui ne préparent en aucun cas l'avenir".

J'ai continué en lui faisant remarquer que toute notre richesse actuelle avait été initiée il y a bien longtemps par le général de Gaule. "Airbus est l'enfant du Concorde, l'énergie nucléaire, c'est lui, Ariane, c'est lui, le plan calcul, qui malheureusement n'a rien donné, c'est lui, et qu'est-ce qu'on a d'autre? Tu as entendu parler de recherches sur les cellules souches qui prépare la médecine de demain? Non ! Des abrutis bloquent les travaux pour des considérations religieuses. D'autres exploiteront les brevets, résultats de leurs découvertes et nous nous n'aurons qu'à payer pour nous soigner.... Tu as entendu parler de recherches en France sur le graphène qui est capable de multiplier par dix la capacité des batteries? Non! Or demain, qui possédera la batterie possédera le pouvoir...!"

"En France on s'endette pour faire des ronds-points" ai-je conclu, " ce n'est pas comme cela qu'on prépare l'avenir"...

N. m'a écouté sagement, n'osant pas intervenir, me faisant juste remarquer qu'il n'avait jamais imaginé le général de Gaule comme cela... Oui, ai-je alors terminé, j'étais à l'époque plutôt un opposant, mais quel personnage ce fut!"

Pour le reste, très belle journée, mais je ne suis pas allé à la gravière. A quoi bon  faire trente kilomètres pour ramasser des coups de soleil?