Du coming-out

 

L. n'est pas venu ce dimanche pour cause d'invitation familiale et  n'assumant pas son orientation, je n'existe pas pour les siens.

Je n'avais pas non plus fait mon coming-out auprès de mes parents et mon père l'a appris alors qu'il avait plus de 90 ans. Il m'a alors fait  toute une sérénade et m'a foutu à la porte. J'avais déjà un âge fort respectable et je lui ai répondu qu'il se calme et que je n'en ferai rien mais il a réitéré au moins trois fois son reniement comme le fit St Pierre en son temps. J'ai continué à venir le voir. Nous avons eu des relations quasi normales sauf que de temps à autre il me balançait une vacherie qui me passait bien dessus de la tête...

Mes enfants par contre et le reste de la famille ont été admirables quand ils ont su, il y a des dizaines d'années de cela.

Parmi les amis que je rencontre de longue date, deux sont en couple hétéro et vivent leur sexualité de manière totalement clandestine, ce qui leur demande pas mal de créativité en ce qui concerne leur emploi du temps.  Ils ont des penchants  qu'ils ont eu plus ou moins de mal à accepter eux-mêmes. Maintenant c'est fait, mais je reste l'une des rares personnes à qui ils peuvent se confier et tout raconter.

D'autres amis s'assument depuis toujours et nous avons des conversations très directes, sans masques, ce que j'aime quand il n'y a a priori rien à cacher concernant quoi que ce soit. Nous pouvons aller dans toutes les directions sans crainte, ce qui donne une qualité particulière à ce qui se dit. Dans le monde hétéro les turpitudes sexuelles, les relations intimes des uns et des autres ne peuvent jamais s'évoquer, se dissimulent et n'émergent qu'à travers un machisme qui ne trompe personne.  Pourtant chaque être humain est un tout, chaque partie a son importance et éclaire le reste. 

J'aime connaître le tout..