vendredi 6 mars 2015

De l'objet....

J'ai appris avec tristesse que la faïencerie de Longwy, celle des émaux, était en position délicate et cherchait un repreneur. Les gens s'intéressent de moins en moins à cette forme de patrimoine et de beauté. Les goûts changent. On ne peut pas dire qu'il s'agit là d'un produit banal : un longwy nécessite beaucoup d'opérations et de savoir faire avant de venir enchanter nos intérieurs. Mais on va finir par bientôt ne plus en fabriquer....

Désormais un tour aux Emmaüs ou dans une salle des ventes vous navrera. Les meubles ne valent plus rien et de belles armoires en chêne restent là sans trouver preneur, pourtant vendues à des prix presque dérisoires. Les jeunes n'en veulent plus. Pourtant des meubles qui pour certains ont été entièrement réalisés à la main, depuis l'abattage de l'arbre en forêt, le sciage de long sur place, le débardage aux chevaux ou aux bœufs, les heures de travail dans les menuiseries avec de mauvais outils , les heures de sculpture de motifs avec de pauvres ciseaux, les heures de ponçage  avec je ne sais quoi, cette patine du temps, ces vénérables traces d'usure, de vécu, devraient interpeller tout le monde, ne serait-ce que par respect du travail, de l'effort, de l'humain, du beau, de soi-même....

Mais non. On achète de nos jours des meubles en morceaux, montables une fois, fragiles, hélas bien conçus et pratiques, j'en possède moi aussi je l'avoue, fabriqués par des machines automatiques qui les débitent au kilomètre de panneaux. Tout fout le camp décidément.

Je croise souvent des chineurs de fond sur les vide-greniers, des gens qui ont ou ont dépassé mon âge. Souvent on s'arrête et on prend le temps de discuter. Et la conversation revient toujours sur le thème de cette foultitude d'objets que chacun de nous a entassé au long de sa vie et dont aucun de nos enfants ne voudra. Nous sommes les derniers à les contempler, à y trouver du bonheur, et après Dieu seul sait ce qu'ils deviendront..

Je compte sur mes petits enfants, mais bon.....

Ceci dit, trouvé hier ce beau plat de Vallérysthal....  On ne se refait pas...

3 commentaires:

  1. Je suis dans la même problématique. IKEA, IKEA, IKEA, plus que ce mot à la bouche. Rien pour durer. Dommage. Et que dire des livres… Mêmes soucis.
    Gil

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  2. Plus vieux que vous l'êtes, oui, mais certainement pas plus réac.. Quoique...!

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