lundi 6 juin 2011

Assistanat

Il y a parfois des posts qu'on s'arrache et je sens que ça va être le cas ce matin. Alors je commence piano tout en sachant qu'au fil des mots je vais me recentrer pour terminer peut-être fortissimo. Voyons voir.
L'actualité ronronne, j'ai brocanté hier et me suis un peu trop lâché, mais bon c'est pas grave, je vais faire un petit tour cet aprem en Espagne, mais que du classique, deux trois trucs à gérer et voilà, une semaine commence. Je ne me plains surtout pas, 80% des habitants de la planète aimeraient être à ma place et habiter dans mon pays organisé, géré, social et démocratique. On se dirige en plus vers un changement prévisible dans moins d'un an, et le passage de Sarkozy aux affaires, ne laissera finalement que le goût âcre de la suppression annoncée de la solidarité entre les citoyens, menaçant notre peuple de toutes les injustices de tous ordres en commençant par l'injustice sociale.
Une nouvelle fois le Figaro, par la voix de l'épouse d'un patron d'une entreprise du CAC40, s'attaque à l'assistanat qui consiste à donner de l'espoir à ceux qui n'ont aucune raison d'en avoir encore. C'est, qu'on le veuille ou non, la redistribution qui permet de sortir dehors sans garde du corps ou de vivre chez soi sans craindre de se faire cambrioler tous les trois jours, car les ventres affamés n'auraient d'autre solution que de voler ce qui leur est indispensable pour vivre. Alors oui, c'est facile de noter que "RSA est devenu un boulet pour les finances publiques : son coût pourrait dépasser les 10 milliards d'euros cette année", mais les aspects positifs de cette mesure de solidarité ne sont jamais chiffrés: ce sont des enfants qui ne grandissent pas dans la misère, des familles qui résistent au choc du chômage, des gens qui peuvent continuer à vivre sous un toit, une santé publique, bien collectif, qui continue à être très bonne pour l'ensemble des français, une sécurité publique qui ne s'effondre pas trop etc... La suppression de l'assistanat coûterait beaucoup, beaucoup plus cher que ne coûte l'assistanat lui-même, à commencer par cette évidence qui parlera tout de suite aux riches: si l'on envoyait des milliers de familles vivre dans la rue sous des tentes, au lieu de les aider à rester sous un toit, le marché de l'immobilier s'effondrerait...

Alors oui, je conseille fortement à Sarkozy de faire de la fin de l'assistanat ( politique qu'il pourra allègrement rebaptiser "le nouvel assistanat" ) un des thèmes de sa prochaine campagne électorale pour que les électeurs aient bien la trouille qu'on les abandonnera à leur sort au moindre accroc de la vie, qu'ils n'auront qu'à compter sur eux-mêmes et sur la charité des bonnes âmes. Oui, voilà un thème de campagne qui lui ira très bien, que j'espère relayé avec cors et trompettes par Marine Le Pen. Que la droite, enfin, nous montre ses vraies valeurs...

2 commentaires:

  1. "mais les aspects positifs de cette mesure de solidarité ne sont jamais chiffrés"
    OUI, tant de concepts tels le bonheur ou juste le soulagement d'avoir un toit, ne sont évidemment jamais ou si peu chiffrés car pas chiffrables.
    C'est cela par exemple que l'on arrivera jamais à faire comprendre à nombre de nos gouvernants. Hélas.

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  2. C'est fou comment le discours change en ce moment à droite, ils osent même dire ce qui étaient des gros mots (de gauche) à leurs oreilles jusqu'à il y a peu : Insertion et réinsertion ! :D

    Ils viennent d'ailleurs d'enfin trouver un semblant de "contrat de travail" pour donner l'opportunité aux bénéficiaires des minimas sociaux d'avoir un emploi. Certes, ils réinventent les TUC ou les SIVP mais même si c'est plus dans l'esprit de pallier au démantèlement du service public auquel ils s'appliquent depuis plusieurs mois plus que celui de solidarité, c'est déjà un début.

    Le hic avec la droite est qu'elle ne sait rien faire sans pognon, beaucoup de pognon! Il faut s'attendre à une marche-arrière assez rapide s'ils mettent ce truc en place parce-que faire du social est toujours du "bricolage" et comme ils ne sont pas bricoleurs pour deux sous ça risque de foirer assez vite. Chez nous on les appelle des branleurs...

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