Je lis, avec un brin d'ennui, tout ce qui s'écrit contre le mariage gay. Les arguments de ceux qui s'y opposent ont de quoi lasser et c'est en baillant que je vais bientôt déclarer forfait. Il y a quand même cette lettre d'un allumé qui sort du lot, que je conserve par copie d'écran, on n'est jamais trop prudent, et dont je vais donner ici quelques extraits. C'est un juriste qui écrit au maire de Strasbourg.
Sur le mariage catholique " il est bien dommage que la république française ne reconnaisse aucune valeur à ce Sacrement vraiment très Saint qui a offert stabilité et grandeur à la France... bien avant les heures sombres de la terreur, de la commune, de la guerre et du socialisme"
Sur le projet de mariage pour tous " c'est avec peine que nous pouvons regarder (le mariage républicain) aujourd'hui dériver vers le vice et l'abjection"
Sur la politique familiale "Après avoir créé le divorce... la république abolit la distinction entre enfant légitime et naturel, institutionnalisa la contraception et l'avortement, puis continua en introduisant la coparentalité apportant la ruine de l'autorité du père sur ses enfants"
En conclusion " Puissiez-vous donc (monsieur le maire) reconnaitre des effets civils au mariage catholique : la France ne pourrait que se féliciter de favoriser des familles stables et fécondes, au lieu d'encourager au vice et à la décadence."
Voilà en gros. Je n'étais jamais entré dans la tête d'un catho tradi. Je dois dire que c'est décoiffant: l'allusion à la Terreur, la haine viscérale de la Commune et du socialisme, l'autorité sacrée du père, le rejet de la contraception, alors, oui, bien évidemment, le mariage gay n'a aucune chance dans une tête pareille. Vice, abjection, décadence c'est tout ce que vers quoi se dirige la république pour ce nostalgique de la monarchie, à qui je signale tout de même que l'un des héritiers actuel au trône de France et de Navarre est homosexuel. Je ne vais pas outer cette personne, mais une de mes relations a été son amant durant un certain temps...
On devrait d'ailleurs se mettre à outer quelques ecclésiastiques et quelques députés de droite, ça calmerait un peu le jeu.
Ceci dit, j'espère que ce catholique tradi qu'on présente comme juriste, n'est pas juge aux affaires matrimoniales...
D'avoir été l'amant d'un homme ne prouve plus rien sur l'orientation de cet homme en notre période de décadence et d'abjection.
RépondreSupprimerd'un autre côté,l'outrance de ce genre d'arguments est telle qu'elle peut servir la cause de ceux qui défendent l'égalité de tous les couples,hétéros et homos,face au mariage civil...je vais souvent sur le site du figaro quand il y a des articles sur la question du "mariage pour tous" -c'est fou qu'en france on n'appelle jamais un chat un chat. pourquoi pas "extension du mariage civil et du droit à l'adoption aux couples de même sexe" ?- et certains commentaires sont de même tonneau que cette lettre...quant au prince en question,je pense savoir qui c'est. il est très proche des milieux d'extrême droite (si c'est bien l'homme auquel je pense)
RépondreSupprimerNe reconnaitre aucune valeur au mariage religieux n'est pas le fait de la République mais du Code Napoléon (1804)
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