L'art du feu

Je ne me considère pas comme un grand spécialiste en la matière, mais je suis parfois étonné qu'on se lance dans l'allumage d'un feu sans réfléchir un seul instant à ce que c'est qu'un feu. On a perdu, depuis des lustres, ce savoir faire à cause des convecteurs électriques, des chaudières au fioul, ou du chauffage au gaz. Or mes grands mères, qui  n'avaient que du charbon et du bois savaient  allumer leur cuisinière tous les matins en un tournemain et la faisaient ronronner jusqu'au soir, contentes, elles qui avaient connu les privations et les tickets de rationnement, d'avoir bien chaud  chez elles alors qu'il faisait si froid dehors et qu'il y avait tant de malheureux...... 

C'est mon fils qui hier voulait brûler un tas de  branches au fond de son jardin. Tout était fort humide, naturellement. L'enthalpie pour évaporer l'eau est considérable et, avant que ces brindilles ne s'enflamment, il fallait dépenser beaucoup d'énergie pour les sécher. Bonne réaction de mon fils qui est allé chercher deux bûches de bois stockées depuis longtemps au sec pour démarrer son feu.

Mais la suite fut plus aléatoire. Il prit un morceau de carton et projetais d'allumer ses bûches juste en les mettant au contact du carton en flammes...  Euh.. Je m'attendais à ce qu'il aille, en  homme de son temps, chercher un bidon d'essence pour asperger le bois  récalcitrant, mais je me suis rappelé mes grands-mères, le petit bois, la hiérarchie des tailles, la manière dont il faut  disposer tout cela pour concentrer la chaleur au départ pour que les quelques flammes hésitantes du début prospèrent et embrasent petit à petit tout ce qui se trouve à leur portée, ce qui fut fait.

Beau résultat qui nous permit de nettoyer le jardin et le tour de la maison sans oublier le plaisir que ce fut  parce que  c'est toujours agréable de s'occuper d'un feu....