lundi 10 juillet 2023

Fin de vie


Rencontre avec Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée en charge de la loi de fin de vie, qui était de passage à Strasbourg en raison, je pense, de la session plénière du Parlement européen.

Ce projet de loi, tant attendu, devrait être présenté à l'automne. Il a pour ambition d'élargir le champ de la loi Léonetti en autorisant le suicide assisté ou l'euthanasie active selon ce qui sera prévu par ce nouveau texte qui  sera de toute façon mouliné par l'Assemblée nationale et le Sénat et qui soulèvera  certainement des débats interminables pour pas grand-chose comme on en a le secret en France.

Trois conditions seront requises :  malade inguérissable en phase terminale à échéance finale de moins de six mois, peut-être d'un an, le discernement du patient, ce qui exclu par exemple les malades d'Alzheimer, et la majorité du demandeur.

La ministre a fait le tour de pays où c'est  autorisé ou toléré, la Belgique, la Suisse, l'Espagne, l'Italie, l'Orégon aux USA. Elle est aussi allé voir des pays où la loi n'avait pas été votée comme au Royaume Uni pour essayer de comprendre ce qui n'avait pas marché.

Cette loi comprendra un volet soins palliatifs qui ne sont pas assez développés en France puisque plusieurs départements n'ont pas d'unités y affectées et que, par exemple, les études de médecine ne comptent que deux heures de cours sur cette problématique. Elle souhaite, si possible, un développement des soins palliatifs à domicile puisque c'est là que souhaitent mourir la majorité de nos concitoyens.

Dans la phase questions réponses je suis intervenu pour demander que la loi soit la plus large possible, la moins complexe possible et qu'il fallait avant toute chose faire confiance au peuple, qui est souverain, pour gérer au mieux ces questions qui sont du ressort de l'intime et de la vie  des familles. J'ai aussi fait remarquer que je n'étais pas croyant comme 50% des Français et que je n'"en avais absolument rien à foutre" de ce que pensent les religions.

La ministre m'a justement répondu que la République était laïque et que cette loi se ferait sans demander leur consentement aux églises... Elle a répondu à un autre intervenant qu'elle avait longuement reçu les différents cultes, pris leurs avis etc..

Bref, une conférence passionnante, au cœur de la rencontre angoissante que chacun de nous aura avec la mort,  par une ministre pénétrée de son sujet, pharmacienne de son état, qui connait donc bien le milieu médical et appréhende bien tous les problèmes, procédures, garde-fous que pose ce progrès à venir, cette nouvelle liberté dont j'userai ou pas quand le moment sera venu...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire