vendredi 17 février 2017

Journal de douche...

Lundi

J'attaque un petit chantier que j'ai repoussé d'années en années, mais il faut  bien que je m'y mettre, maintenant que je vais bientôt entrer dans l'âge des tremblements, des pertes d'équilibre, des raideurs diverses et donc, il est temps que j'installe une douche à la place de la baignoire casse-gueule dans  la salle de bain du Sanctuaire.
Début des travaux ce matin. Je me lance... L. m'a prêté une masse, outil indispensable pour démarrer un tel chantier. Allers-retours à la déchetterie, évacuation de la baignoire en acier sur mon dos, tout seul comme un grand - mais j'ai quand même failli me vautrer dans l'escalier - , bref, démolitions terminées pour midi.
Le point dur c'était pour l'après-midi : poser deux robinets sur l'ancien circuit de la baignoire  pour pouvoir installer  le reste tranquillement. Le problème c'est que le robinet vanne de l'appartement laissait passer un fil d'eau, ce que j'ignorais , et dès que j'ai donné un coup de scie sur un tuyau, eh bien ça n'a plus arrêté de couler. Si on ajoute que sous la baignoire les diamètres avaient été réduits de 16 à 14 et que je n'avais acheté que du 16, c'était la totale..
Stress, flaque d'eau, éponge, casseroles et toujours ce filet d'eau. J'avais ouvert des robinets en amont mais sans grand résultat. L'installation qui dessert la salle de bain passe au dessus d'une porte par chance et à un moment, à la suite de la manipulation du robinet de la cuisine, l'effet siphon a cessé et l'eau s'est arrêtée de couler. Ouf. Je suis allé acheter le matériel qui me manquait et ensuite j'ai installé mon premier robinet.

Restait l'autre tuyau, celui  de l'eau froide. J'ai entrepris de le couper à son tour, mais là, la pression était beaucoup plus forte. Casseroles, éponge en attendant que ça se calme mais ça ne se calmait pas. Stress total. Je ne pouvait pas quitter ma fuite à devoir récupérer l'eau et éponger. J'ai envisagé à un moment d'appeler un plombier, la honte.,.,et puis à toute vitesse je suis allé couper l'eau de l'immeuble. Au bout de dix bonnes minutes l'eau s'est enfin arrêté de couler et j'ai pu faire ma soudure, avec bien du mal d'ailleurs, je tremblais, mes briquets étaient trempés et ne voulaient plus s'allumer. Enfin bon, j'ai fini par poser ce foutu robinet. Ouf !

Mardi.

Plus calme. plus serein. Pose du receveur, après avoir cherché partout  mon niveau à bulle. En vieillissant on égare tout et la moitié du temps est consacrée à retrouver des outils ou des matériaux qu'on vient juste de poser "quelque part". Ensuite magasin de bricolage pour acheter la porte qui détermine la hauteur du mur que je dois élever pour faire une séparation. Acheté le carrelage en même temps. Blanc tout simple avec une frise en petit carreaux en verre noir en hommage à Andrée Putmann. Gros effort pour monter tout seul à l'étage la porte de douche à paroi de verre, hyper lourde et hyper fragile.
Bâti  mon mur en béton cellulaire dans l'après midi... Fini à 17h30
Mes horaires de travail 9h à midi et 13h30 à 17h 30

Mercredi

Des saignées à la disqueuse dans le mur que je venais de construire pour encastrer l'arrivée d'eau. De la poussière absolument partout et j'avais oublié d'acheter un masque! J'avais pensé aux gants et aux lunettes de protection, mais pas au masque anti-poussières. Du coup les poumons ont pris leur dose. Mes traits de coupe terminés, je sors, je ferme la porte et j'attends que la poussière redescende. L'occasion d'aller faire des achats, dont certains achats de sécurité, je veux dire par là que j'achète parfois plus que ce qu'il faudrait pour être sûr de ne pas manquer au cas où j'aurais mal estimé mes besoins. Les magasins reprennent la marchandise qui n'a pas été utilisée... Pose du robinet thermostatique et raccordement au réseau. Essai sous pression. Pas de fuite....
Je termine un peu plus tôt. Comme je ne peux plus me laver, j'ai une bonne excuse pour aller au sauna. Détente, mais pas un chaton...

Jeudi

Pose du carrelage.  De la chance pour une fois : mon robinet sort du mur entre deux joints de carrelage. Imaginons qu'il soit tombé en plein milieu d'un carreau, comment aurai-je fait? Contraint d'acheter une scie cloche diamantée... Ceci dit, j'aurais dû organiser ce détail car je pouvais sortir mes tuyaux où je voulais. C'est à ce genre de loupé qu'on s'aperçoit qu'on vieillit. Pour la scie cloche, c'est pareil, ma fille en a une et j'ai oublié de lui demander de me la prêter en cas de besoin.. Découpe des encoches dans le carrelage à la disqueuse. Encore de la fine poussière, mais c'est  la dernière. Une grosse couverture pliée en quatre sur le receveur pour le protéger contre les chutes.  Ma frise ne se raccorde pas parfaitement dans un angle, la honte...  J'ai acheté 6 paquets de carreaux et il me les faut.
Comme j'ai terminé cette phase vers 16 heures et qu'il faut attendre le lendemain avant de faire les joints, je sors rapporter des matériaux inutilisés. Il me faut aussi un autre tube de silicone, car je pense ne pas en avoir assez. Autoroute bouchée dans l'autre sens. Je réfléchis à un itinéraire de retour, mais sortant du magasin après 17 heures, c'est aussi la queue sur les petites routes Je retourne sur l'autoroute. Bouchon. Des tonnes de camions de partout, l'Europe entière d'après les plaques minéralogiques, NL, PO,  RO, D, E,...  des processions de monstres de 38 tonnes qui sont en transit, usent nos routes, les saturent et nous polluent : Ségolène, je te vomis....


Vendredi

Reveillé vers 4h30. Le petit décalage du raccord de la frise tourne en boucle dans ma tête. Comment en suis-arrivé là? J'en viens à conclure que c'est une erreur de méthode pour poser mes carreaux.  J'ai commencé par monter 6 rangs successifs sur un mur, ce qui, malgré les croisillons, et en raison des petites variations de taille des carreaux, a induit une différence irrattrapable.. J'aurais dû monter les trois murs par nappe en même temps, ça ne serait pas arrivé...  On apprend toujours de ses erreurs. Le problème c'est  que ne pratiquant que de temps à autre, je finis par oublier ce que l'expérience m'a appris.

J'ai tout juste assez de colle pour finir mes joints. Je fixe le mélangeur thermostatique au silicone, ce qui assurera en même temps l'étanchéité avec le carrelage. Nouvel essai en pression. Tout va bien.

Intermède sulfureux peu après midi avec N. que je n'avais pas vu depuis deux mois. A la fin nous parlons de nos bricolages, de nos travaux, de nos projets. On passe sur le chantier douche. Il  ne connaissait pas les plots à réglage de hauteur que j'ai installés sous le receveur. N., c'est vraiment l'homme avec qui j'aurais aimé partager ma vie...

Après son départ, j'installe la porte en verre. Je me suis bien imprégné de la notice de montage que j'ai relue trois ou quatre fois. Ça se passe très bien et c'est rapidement posé. Séance de siliconage pour assurer l'étanchéité de l'ensemble. Il m'en faut deux tubes...

Il reste à terminer tout ce qui est périphérique de ce nouvel équipement. Ça c'est pour après. Je ne me suis pas blessé, pas de tour de rein, j'ai pu aller au bout, ouf! Mise en service officielle et nettoyage demain. Je peux à nouveau me laver..

6 commentaires:

  1. Félicitations.
    Bon boulot mais je pense qu'il t'a manqué un grand moment de solitude.
    Celui qui court quand on casse le verre de la porte en la posant.
    C'est génial (mais ce n'est pas une raison pour essayer, je l'ai fait pour toi)

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  2. Oh la la ! J'en ai mal pour toi.. D'autant que c'est l'élément le plus cher de la douche... Bon, tant que ce n'est que du matériel....

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  3. Bon, c'était du sécurit mais c'est quand même bizarre de se retrouver les pieds dans une montagne de petits bouts de verre...

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  4. Ah ah ah le journal d'une salle de bain, je crois que c'est une première dans une thématique de blog (et pourtant il y a des genres et des sous-genres !!). :))

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  5. Ben, cette thématique m'a fait 5 jours de ma vie...

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