jeudi 26 mars 2020

Dixième jour./ Espagne

Hier j'ai eu un P. complètement énervé au téléphone. C'est un espagnol vivant en France et les nouvelles provenant de son pays le mettaient hors de lui : Madrid complètement infectée, des morts et des résidents abandonnés retrouvés dans une maison de retraite, des chiffres alarmants, des régions , Catalogne et Pays basque  qui veulent s'affranchir  de l'état central et de ses directives et pour couronner le tout un gouvernement socialiste allié avec des communistes qui, selon lui, n'a pas pris la mesure de ce qui arrive et est incapable de gérer la crise.
Point culminant, qu'il m'a répété plusieurs fois, cette vice-présidente du gouvernement, Carmen Calvo, atteinte par le coronavirus qui est allée se faire soigner, en bonne socialiste qu'elle est,  dans la clinique la plus chic de Madrid, celle où va accoucher la reine...
Là où il m'a un peu énervé c'est qu'il a critiqué la gestion française que je trouve bonne étant donnée l'impréparation universelle pour cette pandémie centenale. En tout cas si j'étais aux commandes je ne ferais pas fait mieux. D'ailleurs beaucoup de membres du corps médical ont l’honnêteté de reconnaître qu'ils n'ont rien vu venir. 

Ma fille, qui travaille à un haut niveau dans les approvisionnements et la distribution d'une multinationale, me dit qu'elle est surchargée de travail bien qu'elle soit chez elle, juste reliée par téléphone et par internet.
J'imagine sans difficulté l'effervescence chez ceux qui doivent trouver des masques, des tests, recenser les besoins, les distribuer, organiser les rotations de camions pour assurer l'approvisionnement des commerces essentiels quand tout se désorganise du fait des maladies des uns et des autres, de ceux qui exercent leur droit de retrait, des syndicats gauchistes qui poussent au pire, des oppositions qui se préparent déjà aux règlements de comptes post-crise, sans parler du "peuple français" dans sa version mélenchonesque qui râle comme d'habitude, n'oublie pas ses droits mais n'assume pas ses devoirs...

Ma bru m'a envoyé une photo des enfants et cette photo de leurs cerisiers en fleur.  Bref échange de SMS qui s'est conclu comme ça :
" Elle : (...)  Des fois on prend conscience qu'on n'est pas grand chose sur cette terre
  Moi : C'est vraiment le cas avec ce virus
  Elle  :  Mais si ça pouvait changer cette société !!! Sortir de cette merde de capitalisme...
  Moi  :  Quel système mettre à la place ?"



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