FIPA .3

La télévision suédoise présentait "Gustav III:s äktenskap" dans le cadre de sa sélection au FIPA. Ce fut charmant et drôle. J'ai adoré. J'espère qu'on projettera ce film sur une chaîne française. J'attends qu'on fasse des films historiques en France avec la même verve, la même vérité, le même goût du détail, surtout lorsqu' on décrit une société compassée, telles que le furent les cours royales, toutes sclérosées par l'étiquette.

La suite fut moins légère. Dans 'To die in Jerusalem", la mère israélienne d'une fille de 17 ans qui fut victime d'un attentat kamikase s'est mise en tête de parler à la mère de la jeune palestinienne de 18 ans qui fut La kamikase. Toute la première partie nous raconte les préparatifs de cette rencontre qui se réalise finalement au bout de deux ou trois années de négociations par le moyen d'une liaison satellite de téléviseurs reliés en duplex (une liaison satellite, soit dit en passant, pour relier des femmes qui habitent à quelques kilomètres l'une de l'autre...)

La mère de la kamikase vient avec son mari. L'autre mère est seule en face. Le dialogue commence. On s'attend à ce que les mères se réunissent à travers la douleur d'avoir perdu chacune une fille de 17 ans, se prennent de compassion l'une pour l'autre et déclarent que ces deux morts ont été inutiles. Mais, patatras!..., le dialogue tourne court, la mère palestinienne magnifiant le geste de sa fille. Le malaise s'installe au fur et à mesure qu'on tombe dans l'impasse d'un dialogue de sourd qui s'arrête brutalement quand l'une des deux s'aperçoit qu'il ne débouchera sur rien.

Ce reportage est immense, cruel, et m'a plongé dans un malaise pour le reste de la journée. Je me suis rendu compte que la situation là bas n'est pas près de s'améliorer et que l'état de guerre larvée entre les deux communautés est installé pour des dizaines et des dizaines d'années. Nous vivrons avec, encore pendant cinquante ans , pendant cent ans...

Du coup, je ne suis pas allé voir d'autres programmes. J'avais eu ma dose...