J'ai hésité à poursuivre mon périple en l'Île pour y passer quelques jours, mais la foule des touristes qui font le plein justement en ce moment m'a décidé d'éviter l'endroit, d'autant qu'un TGV venait de heurter un camion sur une ligne et que les mesures provisoires prises suite à l'accident de Denguen, sur l'autre, rendraient mon voyage compliqué. Retour au Sanctuaire donc...
Durant les longues heures de ce voyage je me suis mis à rêver de ce que serait Gaza aujourd'hui si la paix avait été signée en 1960, voilà un peu plus de cinquante ans.
Bien sûr les débuts de cette situation nouvelle entre Gaza et Israël furent assez difficiles. Méfiance des deux côtés et de nombreuses conférences furent nécessaires pour affiner certains détails non précisés dans le traité, mais comme il y avait de la bonne volonté des deux côtés et que la communauté internationale pesait fortement pour que ce conflit cessât, ces différents furent réglés. L'aide internationale qui afflua alors, permit de remettre Gaza à niveau. Les efforts furent mis en priorité sur les transports et l'éducation.
Conformément au traité de paix, il fut organisé des élections libres sur le territoire muni d'une constitution laïque qui garantissait le multipartisme, la liberté religieuse, la liberté de la presse et toutes les autres libertés fondamentales. Comme convenu, les choses étant sur la bonne voie, l' Administrateur Provisoire du territoire, désigné par l'ONU, laissa sa place à un président nouvellement élu en 1963 en même temps que Gaza devint état souverain et fut naturellement membre de l'ONU.
Ce petit état avait quelques handicaps, mais beaucoup d'atouts. L'équipe au pouvoir eut l'art d'attirer les investisseurs grâce à une fiscalité particulièrement avantageuse et petit à petit on en sentit les effets sur le taux de chômage, catastrophique en 1960, qui diminua régulièrement et dans les années 70 passa sous la barre des 10%. Le développement du tourisme connu un boum extraordinaire depuis la construction de l'aéroport international de Khan Younès en 1975 et de nos jours c'est une destination particulièrement prisée pour son climat, ses magnifiques plages de sable et son accueil réputé.
C'est en 1968 que les frontières avec Israël s'ouvrirent véritablement. Israël avait besoin de main d’œuvre pour son développement et Gaza avait encore trop de chômeurs. Le traité de libre circulation entre les deux états fut signé en 1978 et ne fit que formaliser une situation qui était déjà bien entrée dans les mœurs.
Les efforts sur l'éducation portèrent leurs fruits. L'université de Deir Balah s'est hissée l'année dernière au 34e rang du classement de Shanghai et on dit même que le docteur Ahmed Moulehk a raté de peu le Nobel de chimie pour ses travaux dans les années 90 sur les états colloïdaux du graphite qui, comme chacun sait, ont grandement amélioré les capacités des batteries dont nous nous servons tous les jours. L'institut de recherche de médecine de Rafah s'est lui aussi fait une renommée internationale avec ses premiers résultats encourageants sur les prothèses cybernétiques directement commandées par la pensée grâce à des recherches très poussées dans les cellule souches du cortex cérébral. Des résultats étonnants et prometteurs!
Je suis allé dans la région en octobre de l'année dernière en voyage organisé. Je voulais voir Jérusalem et visiter ces pays chargés d'histoire. Une semaine de bus et une semaine de repos dans le superbe village de vacances de Rony Saleh. Une magnifique région. Difficile souvent de savoir si on se trouve sur Israël ou sur Gaza. Une belle autoroute traverse Gaza du nord au sud. J'ai eu la chance d'avoir un temps magnifique et de profiter de la douceur méditerranéenne comme le montre cette photo prise pendant ma semaine à Gaza. Le retour fut moins drôle que l'aller: il faisait un temps de merde à Paris...
C'est alors que je fut secoué par les aiguillages de Lyon Part Dieu. Je devais changer de train. Retour dans le monde réel....
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