samedi 6 février 2016

Billet de rien: hier...

Hier à presque une heure du matin , un opéra de John Blow, un contemporain de Purcell, débuta sur France 2 pour se terminer à 1h51. En pleine nuit donc. J'aime la musique de cette époque et  je me suis dit qu'il n'y avait pas d'heure pour les braves. D'autant que cette interprétation, si j'ai bien compris, fut l'oeuvre collective d'un groupe d'amateurs éclairés de la région de Caen et personnellement  j'ai trouvé leur prestation tout à fait remarquable. Ça m'a rappelé cette chorale d'une petite ville de 5000 habitants qui s'est lancée un jour  dans une passion de Bach et qui, avec la participation de deux ou trois solistes professionnels, nous avait donné un concert que je n'ai pas oublié. Alors, quelque part, l'effort du spectateur, comme de regarder une oeuvre en pleine nuit, n'est rien en comparaison des efforts de ces passionnés qui réalisent des choses admirables avec peu de moyens et beaucoup de dévouement. Ceci dit, je me demande combien nous étions à suivre ces aventures de Vénus et Adonis...

On va m'objecter que je n'avais qu'à programmer l'enregistrement et regarder cet opéra quand j'en ai envie, mais j'ai cessé d'enregistrer les émissions télé. J'ai pris le parti de les regarder sur le moment, quelque fois de me servir du replay et c'est tout. Il y a un tel déferlement de choses intéressantes qu'il est impossible de tout voir. Alors constituer des archives  n'a aucun sens.  J'avais à une époque rempli des tas de cassettes VHS de films classiques, anciens ou à succès, et ces pauvres bandes finissent de se couvrir de poussière dans des rayons du Sanctuaire, complètement abandonnées. Alors sur mon disque dur d'un téraoctet il y a juste des films pornos, histoire de créer de l'ambiance dans certaines occasions....


Parmi les autres choses que j'ai faites hier, celle-ci : j'ai dîné en compagnie d'une personne qui a, au-dessus de son lit,  un tableau représentant Hitler caressant les joues d'une petite fille. Inutile d'ajouter que cette personne a des idées un peu extrêmes, c'est le moins qu'on puisse dire, mais je pense qu'il s'agit là plus d'une posture que d'un engagement. Mais c'est quand même étonnant d'entendre louanger Goering.  J'ai pu réviser, au fil de nos échanges, mes connaissances sur le IIIe Reich qui se situent à un assez bon niveau  car j'ai lu de nombreux livres sur la période, de sorte que j'ai pu entretenir facilement cette conversation. Pour essayer de comprendre je l'ai fait parler de son père, de son enfance, mais il a eu un père aimant et une enfance tout à fait normale quoiqu'un peu vissée dans un internat, ce qui fait que je n'ai rien trouvé qui puisse m'éclairer sur le parcours du personnage. Qu'on puisse adopter de telles idées va donc rester pour moi un mystère. Quoiqu'il en soit les opinions les plus extrêmes conservent encore un certain nombre d'adeptes de nos jours, fascinés sans doute par les notions de pureté, d'ordre, de hiérarchie, de soumission et de violence....

2 commentaires:

  1. C'est rafraîchissant de te trouver positif, ouvert, éclairé, humain, chaleureux d'un bout à l'autre de ton texte. Car j'apprécie beaucoup ton intelligence. J'ai également renoncé à enregistrer et possède de nombreuses cassettes enregistrée dont les bandes sont certainement devenues indéroulables (si ce mot existe).

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