vendredi 27 septembre 2019

De Chirac

L'annonce de la mort de Jacques Chirac a, semble-t-il, éteint l'incendie de Rouen. On n'en a plus du tout parlé alors que quelques instants auparavant nous avions directs sur directs sur l'immense colonne de fumée qui s'échappait de l'usine en feu.

Depuis sur toutes les chaines c'est hommages, interviews, confidences, mais je n'ai pas encore entendu quelqu'un nous dire qu'un de ses surnoms était "10 minutes, douche comprise" et qu'il s'en est tapé pas mal... Ce en quoi, de mon point de vue, il a très bien fait. Cette accumulation d'hommages va aussi doper la vente de Corona qui ne pouvait rêver d'une telle publicité.

J'ai regardé hier le C dans l'air qui lui était consacré. Une bonne prestation bien équilibrée de la part des invités. C'est un fait qu'il était très humain et qu'il avait véritablement le sens de l'autre. Il a vécu un drame familial avec son aînée, ce qui le rapproche du général de Gaulle qui a eu aussi son lot de souffrances avec sa propre fille.

Je l'ai croisé une fois pendant de courts instants. Ce que j'ai écrit alors n'a vraiment aucune importance, mais je vais me faire quand même ce petit plaisir d'extirper cela de mon passé.
" Quand je suis arrivé au petit aéroport qui desservait B. j’appris effectivement que l’avion était en retard d’environ une heure. Les militants du RPR plus en retard que moi, n’étaient pas encore très nombreux pour accueillir leur leader. Leur masse gonfla petit à petit, jusqu’à rassembler un trentaine de personnes quand le petit jet atterrit. Jacques Chirac en descendit, suivi de cinq ou six personnes. Il vint rapidement vers le groupe qui l’attendait en claudiquant légèrement, souvenir d’un accident de voiture qui lui avait valu un séjour à l'hôpital. Il serra toutes les mains qui se tendaient, puis je me suis dirigé vers lui, en compagnie d’un journaliste pour l’interroger sur le sens de sa venue à B. Vu de près, c’était un personnage immense, haut et carré, habillé d’un large loden vert qui accroissait son ampleur. Très professionnel il répondit aux quelques mots que nous pûmes lui dire. A nos questions bateau il fit les réponses attendues et affirma qu’ « il ferait tout pour battre la gauche dont la politique ruinait le pays ». C’était bien le moindre de sa part. Tel un météore, il nous laissa puis s’engouffra rapidement dans une voiture pour rejoindre une réunion de sympathisants avant dernière étape de sa journée qui devait l’amener encore à Besançon après un dernier saut de puce avec son jet."

Je ne suis pas allé aux urnes quand il a été opposé à Le Pen, me disant qu'il aurait bien assez de voix comme cela, ce qui fut le cas. Si les pronostics avaient été plus serrés, j'aurais, bien entendu, voté pour lui.
Ce qu'il a fait ensuite de ses 82 % de suffrages en a déçu plus d'un. Lui-même a regretté plus tard de n'avoir pas tenté de rassembler des hommes de bonne volonté de droite et de gauche pour essayer de réformer la France qui en avait déjà bien besoin... Il a fini sa vie en soutenant Hollande.

Je lui souhaite bon vent pour la suite, dans l'au delà, s'il y a cru...

En  bonus  : ma visite du musée du quai Branly.


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