mardi 31 janvier 2006

Le vide sidéral

Ca fait quatre ans que je ne fais rien.

Je me suis retrouvé, comme ça, un 31 janvier avec une grande journée toute vide devant moi. J'étais alors au 12eme étage d'un immeuble dans un appartement que j'avais pris en grippe. Je me suis réveillé sans enthousiasme.

J'avais, la veille, quitté mon mon ancienne vie sans faire le moindre rituel de séparation. J'avais encore travaillé et signé des papiers jusqu'à 17 heures. Je suis sorti boire un pot avec un ou deux collègues, suis repassé prendre mes affaires et ai dit au revoir aux derniers que j'ai croisés en sortant.

J'avais pris ces notes à l'époque: " J’ai quitté la Compagnie sur la pointe des pieds, ma dernière journée de travail achevée. L. est venu me rejoindre vers sept heures pour qu’on passe ces premiers instants ensemble, mais ayant programmé de partir en vacances dans la foulée nous dûmes bien constater à l’agence de voyage qu’il n’y avait plus de place et que nous devions, pour l'instant, renoncer à nos projets.

Nous sommes allés manger à la République pour marquer la soirée. Je vivais l’un des événements les plus bouleversant de ma vie et ça se passait plutôt mal. Je partais en retraite et ne savais que faire de tout ce temps qui s’ouvrait devant moi. J’avais passé l’année à vivre très mal dans l’attente de ce funeste moment . L’avenir n’était pas évident et le pire de tout était ce temps libre, ouvert du matin jusqu’au soir dont je ne saurais rien faire d’utile. Les petites occupations et les petits loisirs ne me passionnaient pas et l’arrêt, forcément brutal de mon travail me privait d’une source d’activité qui n’avait jamais été désagréable..

De plus je venais de déménager et je n’arrivais pas à aimer mon nouvel endroit qui était trop haut, trop grand et trop bruyant. Je devais songer à le revendre et à me chercher autre chose de plus adapté à ma personne et à mes moyens que j’avais un peu surestimés.

J’avais aussi, à ce moment envie de cesser de vivre seul et cette vie que j’avais aimé parce qu’elle m’offrait beaucoup de liberté ne m’attirait plus. Je n’avais plus envie de mes rencontres sexuelles et j’étais plutôt demandeur d’une vie plus organisée comme pourrait l’être la vie d’un couple. Au cours du repas à la République j’ai une nouvelle fois proposé à L. de vivre avec lui, question sur laquelle il s’est défaussé une nouvelle fois. Cette vie à deux m’aurait épargné bien des incertitudes. "..."

J’ai crisé tout au long de mes dernières semaines de travail. , mon départ m’étant insupportable. Chacun de mes collaborateurs m’a entouré d’une sorte d’attention affective et ils ont répondu de leur mieux à la sorte de détresse que je manifestais de me retrouver seul face à moi même pour une longue retraite.. Je suis allé manger avec l’un ou l’autre d’entre eux pour les ultimes journées et ce fut tout pour les festivités du départ. Je ne pouvais pas faire moins.

Voilà, nous sommes vendredi matin premier février 2002 et je regarde la télé. J’ai assez bien dormi cette nuit et il est neuf heures dix huit. Je dois apprendre à tout faire plus lentement. Ma journée va être faite de pas grand chose. Je vais faire mes comptes ce matin pour connaître l’état de ma fortune et je vais aller traîner en ville cet après midi ..."

Je commençais deux mois de déprime...

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