vendredi 1 avril 2022

Des cabinets conseils...

Ma fille a un cabinet conseil. 

Sortie d'une grande école de commerce, pouvant travailler en quatre langues  (français, anglais, allemand, espagnol )  pouvant comprendre en plus un peu l'italien, le russe et le chinois, elle est embauchée par des entreprises, souvent des grandes multinationales, pour gérer des problèmes d'organisation, de gestion, de distribution. Elle n'a jamais conduit jusqu'à présent de mission pour les pouvoirs publics.

Elle est rétribuée aux taux évoqués en ce moment sur lesquels  elle paie son agent, son comptable, toutes ses charges sociales, ses impôts. A la fin il lui reste bien moins de la moitié des sommes versées par l'entreprise qui l'emploie dans le cadre d'un contrat de services passé pour une durée limitée.

Voilà, par exemple, une mission qui a duré un peu plus d'un an.  

Sans vouloir donner trop de détails, que je n'ai d'ailleurs pas car elle reste très discrète sur ses missions, elle a géré la vente d'un produit possédé par une des majors mondiales de l'agro-alimentaire, vente imposé par la Commission européenne qui estimait que sur ce produit cette major était en position dominante et devait le céder à une concurrente pour rééquilibrer le marché. 

Négociations en anglais, un siège basé en Hollande, l'autre siège en France, une vingtaine d'avocats d'affaire, des zones neutres pour les réunions collectives, une usine avec 300 salariés à transférer, des dépôts de distribution, un siège social à déplacer, du personnel à déplacer, des syndicats à gérer, tout en maintenant les approvisionnement, les achats, la production, les stocks, les ventes, les campagnes publicitaires, tout en transférant  la comptabilité, les dossiers personnels, les dossiers fiscaux,  etc..

Rien qu'à l'énoncé on s'aperçoit que ce ne fut pas une mince affaire, dont d'ailleurs les journaux spécialisés se sont fait de temps en temps l'écho.

Il est bien évident qu'une telle mission n'entre pas dans les capacités habituelles des cadres qui font fonctionner quotidiennement une entreprise et que ça nécessite un(e) chef(fe) de mission rompu(e) assisté(e) de compétents en tous genres,  informaticiens, comptables, spécialistes des législations de chaque pays et du droit européen, etc...

Toutes les entreprises moyennes ou grosses utilisent ces cabinets conseils pour gérer ce type de problèmes, ou bien pour modifier leurs process, ou bien pour améliorer leurs production, ou bien pour intégrer des rachats de concurrents, etc...

La mondialisation  oblige en plus à  gérer dans certains cas des succursales qui peuvent se trouver en tout point du globe, souvent avec des modes de gestion délocalisés, et ma fille a, par exemple, passé trois mois à Varsovie pour mettre en route un centre de distribution, fait des voyages en Chine  ou dans d'autres pays...

Et donc, bien sûr, l'Etat qui est une entreprise comme une autre, ou du moins devrait l'être, doit aussi confier certaines tâches à des cabinets conseils pour profiter de l'excellence de ces spécialistes, avoir une vision extérieure loin des routines fonctionnaires, améliorer la productivité générale de ses services,  réorganiser, redéployer, anticiper, gérer des urgences comme la campagne de vaccination, etc...  

Je pense que cet apport qui coûte 0,16 % des dépenses de fonctionnement de l'Etat,  est indispensable et la polémique actuelle, qui a été déclenchée par le Sénat, dénote un état d'esprit rétrograde de gens qui veulent absolument ne toucher à rien, vivre de leurs rentes, ne jamais se remettre en cause et  se replier sur eux-mêmes alors que la mondialisation explose  et que nous allons vite nous retrouver dépassés, à la traîne des autres...

Pitoyables opposants...

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