vendredi 22 avril 2022

Finalement....

 

Mon article "mépris et arrogance" du jour, puisque ce concept est à la mode pour certains, sera un extrait de "1983", roman  à paraître, à savoir la dernière page de la première partie sous-titrée " la Chronique solaire "..

"- C’est vrai, reconnu-t-il, mais la presse chez nous est-elle bien libre ? 

- Rien ne sera jamais parfait. Mais n’importe qui peut avoir un jour l’idée de fonder un journal ou une radio et de publier ou dire ce qu’il veut. C’est là l’essentiel ! 

 - Avec votre radio vous ne vous êtes pas gênés. 

- C’est ça la démocratie, répliquai-je. Bien ou mal nous avons contribué à l’élaboration du choix des électeurs. Normalement, personne ne devrait nous en vouloir. Chacun a le droit à ses opinions. On devrait nous remercier au contraire ! 

- Fouteurs de merde, dit-il avec un sourire ! 

- Il en faut ! 

- C’est bien cela le problème de toute société : sans fouteur de merde pas de progrès ; le nouveau dérange toujours l’ancien. 

 - Et le jeune remplace le vieux ajoutai-je. Nous sommes partis pour dire des banalités aujourd’hui. Cette élection nous a lessivés. 

- C’est toujours comme cela quand on se passionne pour quelque chose : on en sort toujours épuisé. Mais, bon, on s’en remet vite en ayant acquis une nouvelle expérience. Bah, bah, bah, ajouta –t-il dans un soupir fatigué ! ». 

Il se tut, replongeant dans ses pensées. 

 Une jolie journée de printemps se manifestait à l'extérieur, avec ses passages de nuages blancs, ses retours du soleil, ses ombres, ses lumières. J’eus envie de sortir et j’en fis la proposition à Michel-Ange. Il préféra rester. 

L’air du dehors, vif et agréable me secoua un peu. Je vis les vitrines, les trottoirs, les voitures, les gens, je vis la ville. La mécanique urbaine fonctionnait parfaitement : les voitures passaient à leur tour, les gens déambulaient sur les trottoirs, d’autres rentraient dans des magasins pour acheter, d’autres, qu'on ne voyait pas, travaillaient, certains étaient malades et souffraient, des enfants naissaient… Je me sentis bien au milieu de toutes ces allées et venues des uns et des autres, petit pion insignifiant moi-même. J'ai fait une courte marche, allant vers la tour de l'Europe, imaginant la vue qu'on pouvait avoir de son dernier étage, la Suisse vers le sud, l'Allemagne vers l'est car les frontières étaient vraiment très proches, et vers le nord la féconde plaine d'Alsace entre les Vosges et le Rhin, les douces Vosges couvertes de forêts et le fleuve tranquille qui borde la France. Vers l'ouest on distinguait peut-être Belfort qui gardait la route qui mène vers l'intérieur du pays et avait si bien résistée avec Denfert-Rochereau. Il avait eu la volonté, il avait réussi, conservant ce territoire à la France. 

L'évocation de ce siège héroïque me fit penser, je ne sais pas pourquoi, qu'il était temps que j'aille prendre mon train pour rentrer..."


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