vendredi 4 août 2023

Du voyage et de certains de ses gens...


Petite transhumance en préparation: je range, je nettoie, je vérifie mon sac. Le Sanctuaire ne ressemble plus à rien, il y en a partout.. Je vais finir par croire que je suis atteint par le syndrome de Diogène et pourtant hier encore je suis revenu des Emmas sans rien comme très souvent.
Je vais passer une semaine en l'Île  avec mon petit fils qui sera accompagné d'un copain. Donc deux adolescents de 14, 15 ans, à gérer tant bien que mal et surtout à distraire. Mon petit fils est une pointure et je ne sais absolument pas vers quoi l'amène en ce moment une curiosité permanente. J'ai essayé vainement la dernière fois que je les ai gardés lui et sa soeur de les initier aux objets et bibelots mais ça les a rasés. J'aurai peut-être plus de chance  cette fois-ci.

De toute façon il y a les tablettes et  les portables, ces objets sophistiqués qui sont de véritables nounous pour chacun d'entre-nous. On voit quasiment tout le monde dans le métro, dans un bus ou quelquefois dans la rue  consulter en permanence son portable pour je ne sais quel échange de la plus haute importance avec cette machine.. Et donc j'imagine que les deux jeunes vont en user et en abuser ce qui les occupera pas mal de temps.

Je vais maintenant dire quelques mots de ce que m'a raconté N. hier quand il est passé me voir. Il en frissonnait encore.  
Un voisin de sa mère, laquelle a mon âge, faisait repeindre sa maison. Un des deux ouvriers est venu la voir en lui disant qu'il avait remarqué que son toit était en mauvais état et que ses faîtières devaient être changées. Il est retourné commencer le démontage  du haut du toit et ensuite  de baratin en sourires en pressions en incitations bien appuyées elle a signé un devis de plus de 5000 € et lui a fait un chèque d'acompte de 500 euros. 
N. a appelé sa mère pour prendre des nouvelles, ou elle l'a appelé pour le tenir au courant, je ne sais plus, et il est venu la voir aussitôt quand il a su ce qui se tramait.
Changement de ton des ouvriers quand il leur a dit que le toit était en bon état et qu'il était hors de question qu'ils le réparent.
Il  a fait l'objet de menaces physiques, a été bousculé par des gaillards plus grands que lui qui lui ont dit qu'ils étaient des gens du voyage, qu'ils savaient où il habitait, qu'il savaient tout de lui, qu'ils sauraient lui rappeler à lui et à sa famille etc...
N. a tenu bon, courageusement devant les menaces et quand il a pu enfin bouger il est rentré dans la maison et a appelé la gendarmerie, ce qui a fait déguerpir  les  agresseurs.  Les gendarmes sont arrivés au bout de vingt minutes.
Je passe sur des quantités de détails que m'a racontés N. qui m'a confié qu'il n'en avait pas dormi pendant trois jours.
La question qui se  pose à lui maintenant c'est de se décider à porter plainte. Les gendarmes insistent pour qu'il le fasse, mais il a peur de représailles pour sa mère et pour lui également.  
Avec un ami il a racheté des faîtières et des tuiles et a refermé le haut du toit, ce qui lui a coûté 640 euros...

Ceci me rappelle la fois où j'ai croisé la vieille mère d'une de mes voisines en bas de l'immeuble où nous habitions et comme elle avait une très mauvaise mine je lui ai demandé ce qui n'allait pas.  " J'ai acheté une parure de lit et je n'en avait pas besoin. 
- Ben pourquoi avez-vous fait cette dépense  ?  
- Une gitane est passée et elle m'a dit qu'elle me jetterait un sort si je ne lui prenais rien.
- Ecoutez, la prochaine fois vous m'appelez : je sais délier  les sorts et au cas où, je vous l'enlèverai soyez en sûre...."

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