Après la furie des travaux, je glandouille gentiment... Une sorte de phase décompressive où je dois prendre mes marques, installer mes objets, régler des petits détails. Je m'accapare enfin le lieu.
Je prends mon temps: l'objet que je vais poser à telle place va y rester des années. Il faut donc qu'il arrive tout de suite au bon endroit et que je n'aie pas à y revenir. Il doit y avoir une certaine cohérence pour créer l'impression d'un fouilli rangé, que l'oeil du visiteur se perde, qu'il aille à la chose qui l' attire, un tableau, une lampe..., et qu'il transmette le message d'un partage de goût ou d'idée.
J'ai aussi une liste des tâches qui restent à accomplir : faire venir de Paris un four que me donne ma fille, mission ardue que je ne parviens pas à régler, remplacer une latte du lit, acheter deux barres à rideaux, des rideaux, deux tabourets de bar, des vis pour accrocher les tableaux, mettre une prise télé...
Insurmontable le matin , inachevé le soir: tout cela traîne depuis des jours. Je ne suis même pas allé voir la mer ces derniers temps: est-elle toujours là ?
Je suis bien, finalement, dans ces phases un peu dépressives. J'ai toujours éprouvé beaucoup de bonheur dans la mélancolie. Dans ce repli j'ai l'impresson de me retrouver, de me rendre à moi-même..
Mon horloge tic taque, bruit familier que j'aime tant:
"Vienne la nuit, sonne l'heure, les jours s'en vont, je demeure..."
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