mardi 27 mars 2012

Fessenheim

Je partage la vision de Hollande sur le nucléaire. Il est bien entendu logique d'amener les centrales existantes jusqu'à la fin de leur vie, tant que cela ne pose pas de problème de maintenance, mais il est aussi logique de se tourner vers d'autres formes d'énergie, renouvelables, dont par exemple les éoliennes qu'il convient de développer en masse le long des côtes, là où le vent est le plus intense et le plus constant. Les réseaux électriques européens étant interconnectés, il y a toujours du vent quelque part et par exemple, cet hiver nous avons importé de l’électricité éolienne d'Allemagne.

Le prochain arrêt puis le démantèlement de la centrale de Fessenheim qui arrive en fin de vie et dont les travaux de prolongation pour dix ans engageraient des dépenses conséquentes, mais cependant pas insupportables, marquerait une inflexion dans le programme énergétique français en même temps qu'il supprimerait les risques que fait courir cet équipement, construit 7 mètres en dessous du niveau du grand canal d'Alsace dont les eaux, en cas de séisme avec rupture des digues, pourrait atteindre un mètre à l'intérieur du site, ce qui conduirait à la mise hors service des systèmes de refroidissement de secours, comme à Fukushima, ce qui est toujours à redouter sur cette faille géologique active, dont il semble que la sismicité ait été sous-évaluée: j'ai , personnellement, ressenti 3 tremblements de terre chez moi ces dix dernières années.
Je ne parle pas de la pollution de la nappe phréatique d'Alsace, véritable trésor national, dont on boit et utilise l'eau qui est non traitée, et qui serait inutilisable ad vitam æternam en cas d'accident de Fessenheim...
Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que la plupart des collectivités riveraines, françaises, allemandes, suisses, sauf le conseil régional d'Alsace aux mains de l'UMP, souhaitent l'arrêt de cet équipement, ceci d'autant plus vivement depuis la catastrophe de Fukushima.

S_rkozy, sur cette affaire fait un chantage à l'emploi, trouvant un allié de poids en la CGT, confondant sûreté nucléaire et travail, pour peut-être faire sien ce nouveau slogan: travailler plus pour irradier plus.... C 'est stupide. Le démantellement de Fessenheim prendra vingt ans si tout va bien, permettra d'acquérir un savoir faire utile et indispensable qu'on pourra exporter, et, bien entedu, créera au moins autant d'emplois que l'arrêt de l'exploitation en fera perdre. La France sera ainsi un pays expert dans le cycle complet du nucléaire, de la conception, à la construction , à l'exploitation, jusqu'au démantèlement des centrales. Que demander de plus...?

Pour ajouter quelques mots sur des sujets que je ne vais pas développer, le problème énergétique est vaste, complexe et doit faire l'objet de vision à long terme. Une nécessaire maîtrise des consommations est indispensable: par exemple le développement à outrance du chauffage individuel électrique est pour l'instant une grave erreur tant que les nouvelles qui viennent d'Iter ne sont pas bonnes comme c'est le cas en ce moment. Les risques induits par le parc nucléaire ont conduit l'Allemagne à l'abandonner, d'autant plus qu'on ne sait que faire des déchets qui seront hautement radioactifs pendant des milliers d'années. Il faut revenir à une vision plus humble, plus raisonnable de nos dépenses d’énergie et ce n'est pas le N_in tout nucléaire, qui n'est pas un scientifique mais un simple avocat, qui va nous emmener sur la bonne voie...

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