Mes chers Amis,
Le 6 mai 2012, au soir de l’élection présidentielle, j’ai haï les
Français de m'avoir foutu dehors après avoir conduit les destinées de notre pays durant cinq années. Je leur ai fait croire à
ma volonté de me retirer de toute activité publique.
Depuis, j’ai pris le temps de la réflexion après toutes ces années
de truandages intenses. J’ai pu prendre le recul indispensable pour
analyser le déroulement de mes différentes affaires, en tirer les leçons, revenir sur
ce que furent mes manques, mesurer la vanité de certains
sentiments, écarter tout esprit de me faire reprendre la main dans le sac une deuxième fois.
J’ai pu échanger avec les juges, sans l'avantage du pouvoir qui déforme
les rapports humains. Ils m’ont dit leurs soupçons, leurs
incompréhensions et parfois aussi leurs menaces. J’ai vu monter en moi comme
une marée inexorable le désarroi, le rejet, la colère à l’endroit des enquêtes mais plus largement de tout ce qui touche de
près ou de loin à la justice. J’ai senti chez beaucoup de juges la
tentation de ne plus me croire en rien ni en tout, comme si tout se
valait, ou plutôt comme si plus rien ne valait quoi que ce soit. Cette
absence de toute crédibilité si spécifique à ma situation d’aujourd’hui m'
oblige à me réinventer profondément.
Je me suis interrogé sans concession sur l'éventualité d’un retour aux juteuses affaires que j’avais arrêtées avec amertume et avec regret. C’est au terme d’une réflexion approfondie que j’ai décidé de proposer aux juges un nouveau choix juridique. Car, au fond, ce serait une forme d’abandon que de rester spectateur de
la situation dans laquelle se trouvent toutes mes enquêtes, devant le délitement du
débat contradictoire, et la persistance de preuves si dérisoires au sein de mes différents dossiers. Je suis candidat à la direction de mes propres instructions. Je proposerai
de les transformer de fond en comble, de façon à créer, dans un délai de
trois mois, les conditions d’un nouveau et vaste dossier qui
s’adressera à tous les juges, sans aucun esprit partisan, dépassant
les indices graves et concordants traditionnels qui ne correspondent plus aujourd’hui à la
moindre réalité. Ce vaste dossier se dotera d’un nouveau système,
d’un nouveau mode de fonctionnement adapté au siècle qui est le nôtre et
d’une nouvelle équipe à ma botte qui portera l’ambition d’un étouffement total si
nécessaire à ma vie tranquille.
J’aime trop la liberté ; je suis trop passionné par le débat judiciaire et par mon avenir pour me voir condamné à choisir entre le désespérant bracelet électronique ou la perspective d’un isolement
sans issue. Je ne peux me résoudre à devoir m’installer dans dans une cellule, idée que les juges pourrait avoir d'une voix unanime. Je dois faire émerger de nouvelles réponses face à mes inquiétudes , à mes interrogations sur la pérennité de mes dossiers, à la
nécessité d’affirmer ma personnalité singulière, à la promotion de mon
message d'abandon de toutes les poursuites qui est sans doute la plus belle part de ma muflerie. Je ne fait rien d'aussi osé sans l’aveuglement de la nation. Je ne fait rien de plus gonflé sans espérance, sans perspective. Pour construire une alternative crédible à mes soucis judiciaires, il nous faut donc bâtir la nouvelle justice du XXIème siècle. Je le ferai avec le souci du plus
large non lieu, la volonté d’apaiser les tensions, et en même temps
de susciter l’intérêt passionné de tous ceux qui ne peuvent se résoudre qu'à l’abaissement de la France. Nous aurons besoin de toutes les
intelligences torves, de toutes les énergies négatives, de toutes les mauvaises volontés. Il
nous faut tourner la page des procès et des rancunes afin que chacun
puisse s’inscrire dans un projet, par nature, crapuleux.
Je connais les difficultés qui nous attendent. Mais l’enjeu me dépasse
tellement, les perspectives sont si exaltantes, l'abandon des poursuites si
nécessaire qu’à mes yeux les obstacles paraissent dérisoires. Ensemble, par la force de mon engagement, par ma conscience exaspérée
de la gravité de ce qui m'attend, je rendrai possible le sursaut dont nul ne
peut douter de la nécessité et de l’urgence. Que chacun soit convaincu de la force et de la sincérité de mon engagement au service de ma personne."
Le Nain.
N'a t'on pas annoncé il y a peu que la "Santé" était en rénovation ?
RépondreSupprimerPeut-être pour y stocker du goudron et des plumes.
le plus drôle, c'est de voir les UMPistes se réjouir du retour de celui qui a mené leur parti à la ruine...masochistes?
RépondreSupprimerJe te vois venir. Tu brigues un poste de speech-writer pour la prochaine campagne électorale! Peu importe le candidat...
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