"Dieu, moi je n’y croyais pas : mes frères humains s’étaient trop déchirés et meurtris pour défendre telle ou telle religion, tel ou tel dieu. Je repensais aux rituels religieux, aux prosternations, génuflexions, aux signes et symboles vénérés, aux interdits alimentaires, aux habits sacrés, aux temples, aux synagogues, aux mosquées, aux églises, aux bibliothèques entières remplies d’ouvrages fort savants parlant de Dieu et des siens, aux certitudes de tous, aux guerres qui n’avaient cessé tout au long de l’histoire pour la cause de Dieu ou d’Allah, à tous ceux qui professaient une foi quelconque et qui, chrétiens, musulmans, juifs, bouddhistes, semblaient s’être liés avec le diable pour foutre la merde sur terre au nom de Dieu.
À lire le récit de la Bible, l’épisode de la tour de Babel était pour moi le pire moment qu’avait vécu l’humanité : méchamment, Dieu avait puni les hommes en les empêchant de se comprendre. Faute de s’entendre, ils se sont tapés dessus. Dieu a créé la guerre à ce moment-là.
« La guerre est une œuvre de Dieu, voilà la vérité ! Qu’on oublie toutes ces mascarades ! »
C’est bien cela que me murmurait le passé : l’homme avait inventé Dieu à son image et Dieu le lui avait bien rendu. C’était la pire invention de l’homme. Le concept de la déité qui avait émergé du néant on ne sait quand, nous avait frappé en retour comme une espèce de boomerang. En concevant l’absolu, l’homme s’était interdit l’humain, le simple, le proche, le terre à terre. Les extases mystiques, par un curieux retour des choses, avaient engendré tous les grands malheurs du monde…"
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