Les programmes télé sont tellement indigents que j'ai écouté la 9e symphonie en entier sur Arte ce matin, ce qui m'a fait le plus grand bien.
Les paroles étaient sous-titrées en français. C'est ainsi que j'ai lu cette "ode à la joie" pour la première fois. Elle commence par ces mots :
" Mes amis, cessons nos plaintes !
Entonnons des chants plus agréables,
Des chants plus joyeux !...",
Surprise, c'est ce que je ne cesse de répéter ici, "arrêtez de gémir". J'abordais ce sujet encore il y a dix jours :
" je ne fais qu' entendre des gens se plaindre car tout le monde se plaint..."
En 1785 on avait pourtant toutes les raisons d'être mécontent. Une durée de vie de trente ans en moyenne, les registres paroissiaux archivaient des hécatombes de nourrissons, aucun remède valable, pas d'hygiène, peu de sources d'énergie, pas d'électricité, une société épouvantablement inégalitaire, etc, etc...
Je me trouve d'accord avec Schiller, gémir ne sert pas à grand chose, il vaut mieux essayer de trouver des solutions. Il ajoute :
"Joie, belle étincelle des dieux,
Fille de l'Elysée,
Nous pénétrons, l'âme enivrée,
Dans ton temple céleste.
Tes charmes resserrent les liens que les coutumes avaient désunis ;
Tous les hommes deviennent frères là où ton aile douce se déploie."
L. est venu manger ce midi et il a démarré à un moment sur les inégalités sociales, l'égoïsme des riches, la médiocrité des salaires etc., ce qui a fait écho à ce que je venais d'entendre et m'a remonté. Je lui ai conseillé de ne plus venir me voir pour se plaindre.
Je lui ai fait remarquer ensuite que nous allions boire l'apéro au champagne qu'il offrait, manger avec de l'argenterie massive, que nous aurions de la porcelaine et du cristal centenaire, qu'il y avait du foie gras pour commencer, du saumon ensuite et un tiramisu en dessert, tout cela arrosé de Pinot gris et que je ne voyais pas de quoi il avait à gémir...
Je ne comprends plus mes contemporains...
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