Nouvel extrait du journal. En juillet :
"J’eus aussi l’occasion, en allant dans le bourg malgré la pluie féroce, d’assister à l’enterrement d’un prêtre pour qui une vingtaine d’ecclésiastiques s’étaient rassemblés autour de leur évêque, ce qui ne fut pas un événement pour le petit village car la petite église était à moitié vide. Mais les voix des hommes qui chantaient en basque dans les tribunes emplissaient l’espace d’une manière grave et douce puisqu’il s’agissait de chants emprunts de beaucoup de tristesse. Je suis resté quelques instants à écouter et à contempler la scène harmonieuse dans son décor qui datait de quelques siècles et qui était empli d’or, de pourpre et d’augustes statues en bois. L’évêque dit quelques mots pour saluer le départ de celui qui était allongé dans sa boite devant le chœur, mais le fit simplement, dans des phrases au ton assez moderne puisqu’il ne les a pas tartinées cent fois des mots Jésus, résurrection, paradis et de tout le Saint Frusquin, mais au contraire a salué l’extrême curiosité de celui qui aimait les voyages, les langues étrangères et qui avait eu la soif d’apprendre toute sa vie. Ce fut à l’évidence un beau programme d’existence. Je me suis retiré tout doucement du fond de l’église et suis retourné dans la tourmente du temps."
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