mercredi 9 février 2022

Doudou

Un autre extrait de l'histoire de la famille, deuxième partie de "1983"... 

"...Le lendemain soir Elie est encore une fois de plus venue à mon secours. Elle savait reconnaître dans le son de ma voix les messages subliminaux qui s’y dissimulaient. Elle arriva toute pimpante, bien maquillée, pétulante même et me dit en arrivant, montrant son visage pomponné  : «  j’ai fait ça pour toi mon doudou ». Je n’avais jamais été le « doudou » de quelqu'un et je ne l’avais jamais vue aussi fardée, mais d’un seul coup comme par enchantement elle évacua une partie des nuages qui obscurcissaient mon horizon. Je ne pouvais que lui faire un accueil à la hauteur de la geisha qu ‘elle était devenue et nous avons passé une soirée aux petits soins l’un pour l’autre. Me mettant en frais je suis descendu à la cave chercher une, puis une deuxième des dernières bouteilles rescapée du naufrage et, petit à petit, au rythme des verres remplis puis vidés, nous sommes passés d’une joie affective à une euphorie débridée. 
Elie voulut, comme à l’habitude, me tirer les cartes qui, se mettant au diapason de la soirée ne m’annoncèrent que des choses positives : j’étais en passe de devenir milliardaire ce jour là ! 
Se déshabiller dans cette ambiance, entre deux fous rires, tint du grand art : je n’ai pas su dégrafer son soutien gorge, vêtement plein de malice, et elle ne parvint à enlever mes chaussettes, accessoires cabochards. Deux verres plus loin je lui ai déchiré sa petite culotte en l’arrachant avec les dents tandis qu’elle s’esclaffait devant mes difficultés. Puis, quelques rasades après, nous avons arrosés nos sexe respectifs avec le fond de la dernière bouteille nous donnant comme objectif mutuel de ne pas en laisser perdre une goutte : nous étions devenus poivrots , ribauds et vicelards, mais tellement heureux à ce moment là... 
Ma bandaison ne fut pas sublime, tout juste suffisante pour qu’elle sente quelque chose mais, à vrai dire, je n’en fus pas bien sûr : elle poussa quelques petits cris pas très convaincants et j’eus un orgasme qui passa presque inaperçu. Quand tout fut terminé et que nos tensions furent apaisées, avec ce qui nous restait de lucidité nous avons un peu causé : Elie n’avait plus un rond sur son compte et moi je ne valais guère plus. A nous deux ça ne faisait pas grand chose. Je l’ai regardée : la jolie poupée avait perdu de sa classe, le maquillage avait perdu de sa superbe, et moi je ne devais plus ressembler à rien. Quand nos regards se sont croisés, nos yeux se sont rallumés et elle éclata dans un formidable rire : «  mon doudou ! ». "

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