Petite sortie à Kehl. Ça faisait un siècle que je n'y étais pas allé. Je n'aime vraiment plus conduire et ces vingt minutes de voiture m'ont été largement suffisantes.
Une nouvelle installation de clandestins s'est logée dans une boucle de l'échangeur par lequel j'entre sur l'autoroute. La "capitale de l'Europe" a ses bidons-villes maintenant. Au fur et à mesure que la mairie loge des roms et en sédentarise dans des caravanes et il en arrive de nouveaux qui implantent des campements sauvages n'importe où. Que faire? Ils ne s’intégreront jamais et n'auront jamais de travail. A charge jusqu'à la fin de leurs jours. En attendant certains rapinent. Parlez-en à la SNCF qui se fait voler des kilomètres de câbles. C'est insupportable et pathétique à la fois.
Beaucoup de constructions nouvelles et des travaux sur la route qui mène vers l'Allemagne, un axe que j'imagine surchargé en semaine. Mais on est dimanche et ça roule. Des contrôles de police dans l'autre sens à la frontière.
J'arrive à Kehl. Le plan de ville n'a pas changé depuis ma dernière visite. Je me gare facilement au centre. Sur la Hauptstrasse je croise une rom accompagnée de deux petits enfants. Même phénomène que de l'autre côté du Rhin.
Je retrouve facilement le sauna. Je vais y passer quelques heures. Chaude ambiance. J'y croise des vieilles connaissances dont le petit B. dont j'ai fait le portrait il y a des années. Le petit B. a maintenant cinquante ans mais n'a pris que quelques rides. On parle du temps qui passe et de peinture. Je lui raconte que j'ai projeté de refaire le tableau des "14 pommes posées sur une chaise", mais cette fois avec la pomme gay au milieu des autres, dès que la loi sur le mariage pour tous sera votée. C'est encore un fantasme mais qui se réalisera sûrement, j'entamerai une esquisse en rentrant. Lui, il a cessé de jouer de l'orgue depuis longtemps et n'accompagne plus les messes. Je n'ai pas demandé pourquoi. Toujours la même brève attirance l'un pour l'autre. Des petits moments d'éternité...
Une autre conversation avec J. qui vient de perdre une proche. Il me raconte, j'écoute. Nous nous croisons assez souvent dans ces endroits et nous poursuivons à chaque fois nos échanges empilant ainsi petit à petit nos histoires. Je lui ai donné l'adresse du blog, il va me lire....
Peu après que la messe fût dite, et plutôt deux fois qu'une grâce à la dextérité du petit B., je suis rentré. Il faisait noir. Kehl était vide. Je n'ai pas tout de suite retrouvé ma voiture, un peu perdu. Il faudrait que je revienne plus souvent...
Retour en ayant failli me tromper de route. L'effet de la fatigue sans doute... Sitôt arrivé, j'ai vite dessiné cette esquisse. Un projet pour début 2013....
Bel écrit qui saisit avec justesse l'instant âpre et riche. Un plaisir de te lire.
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