J'ai toujours détesté la présentation du déficit des dépenses de l'Etat sous la forme d'un pourcentage du PIB. Cette année on va être à 5,5%, ça sera un peu plus l'année prochaine, dans les 6%. Six pour cent ça donne l'impression que ce n'est pas grand-chose et que tout va bien.
La réalité présentée sous d'autres angles est celle-là : dépenses 453 milliards d'euros, recettes 311 milliards d'euros, donc déficit 142 milliards d'euros soit 31% du budget, soit 2119 euros par Français y compris le bébé qui vient de naître ou encore si l'on considère les 30 millions d'actifs qui produisent des richesses, 4733 euros d'efforts supplémentaires à fournir à l'Etat pour équilibrer son budget... En gros il faudrait que les années de travail durent 14 mois et demi payés 12...
La France va être sanctionnée par l'Europe pour ses dérives budgétaires et le déficit gonflé par les intérêts des emprunts nous entraine immanquablement dans la spirale folle d'une dette qui ne cesse de croître, atteignant 3160 milliards d'euros aujourd'hui, ce qui, ramené au nombre d'actifs, leur fait porter à chacun 105 000 euros à rembourser un jour. Excusez du peu...
Peu d'hommes politiques osent aborder cette question, à part quelques courageux de la droite républicaine et du centre, tandis que la gauche promet toujours plus d'assistanat, de fonctionnarisation de la société, de contraintes environnementales, administratives, de dépenses folles à la rentabilité nulle : il faut bien essayer de gagner les élections pour transformer la France en Venezuela... Quant à l'extrême droite, vu la manière dont ils gèrent leur propre parti, on se demande s'ils savent ce que c'est qu'un budget...
C'est au contraire le mot efforts qui devrait être prononcé. Mais qui viendra devant les électeurs en leur annonçant que leurs aides vont être amputées de 10 %, que la Sécu ne remboursera plus qu'à 60 %, que les routes seront moins bien entretenues, que les indemnités de chômage vont être diminuées, etc...? Personne !
Je suis donc plutôt pessimiste pour la suite, d'autant que les tensions internationales sont vives, que les crises migratoires, énergétiques sont à nos portes et que notre chaos politique du moment n'arrange rien...
Mais, quand même, on devrait commencer à présenter le déficit de nos finances en disant qu'il atteint 31% du budget au lieu de dire qu'il est de 5,5% du PIB. Cela aiderait déjà à une certaine prise de conscience de la situation.
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