J'ai passé une bonne partie de la journée , hier, à regarder toute l'audition des deux juges chargés de la détention et des libertés, JLD, par la commission d'enquète parlementaire.
L'un était sémantique, technique, distancié, long, lassant, imbu, hallucinant parfois jusqu'à admettre qu'il rédigeait ses motivations écrites par des "copier-coller". Aux prévenus qui se déclaraient innocents ( forcément puisqu'ils l'étaient ! ) ils reprochait un " mauvais système de défense" pour justifier leur mise en détention, au point qu'un député de la commission s'est écrié à un moment, effaré : " Alors? Ca veut dire qu' une affaire d'Outreau est encore possible ! ".
L'autre, Jocelyne Rubantel, dont le nom mérite d'être retenu, a fait passer un moment de grâce, oui de grâce, dans cette enceinte. Elle a parlé de l'humain, que de l'humain. Du sien en tant que juge ( " comme il est difficile de juger...!" ), et par projection de celui des autres, accusé, avocats, collègues... Elle a dit avec une étonnante franchise "Le JLD est "un juge dépourvu de sensations", et a regretté avoir dû prendre toutes ses décisions sans avoir jamais vu aucun des accusés de l'affaire. Elle a a précisé qu'elle avait découvert les accusés au procès de Saint-Omer en 2004 à travers les reportages de la télévision.
La commision d'enquète parlementaire poursuit, jour après jour, la surprenante introspection de notre système judiciaire. Cette mise à plat, ces dits, redonnent de la force et de la légitimité à notre démocratie... Je lui souhaite bon vent....
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