Téchiné

Départ tout à l'heure pour Mimizan. J'ai toujours aimé le nom de cette petite ville qui me fait penser à mimosa. Nous allons avec B. et P., qui m'emmène, participer au Festidays Gay, organisés par la volonté d'un garçon qui, comme nous, veut, à force de ténacité, banaliser l'homosexualité, manière somme toute efficace d'aider les homosexuels à vivre: ce n'est pas si facile de l'être... La vie d'un homo n'est pas un long fleuve tranquille.

P., hier soir avait sa permanence. Nous avions la sortie cinéma ensuite. Nous n'étions que trois: B., P. et moi. Encore et seulement.

Au lieu du film " Entre Adultes " que nous avions projeté de voir l'exploitant passait " Les Témoins ". Programmer deux films dans la même salle à la même heure, ça ne le fait pas : il faut nécessairement en sacrifier un des deux...

Téchiné raconte, plutôt bien je trouve, les premières années SIDA en France. Un détail qui n'aurait pas dû échapper à la foultitude de gens qui ont réalisé ce film, cependant m'a agacé: on nous montre le malade dans un lit d'hôpital. Les draps du lit, des hôpitaux de Paris, portent le millésime 2006 qu'on peut lire écrit à l'envers. Or l'histoire se passe en 1984...

Téchiné s'est payé le luxe de montrer le début du 4e acte des Noces de Figaro, le sublime " L'ho perduta..." qui dure une minute et dix neuf secondes dans la version que je possède. C'est , je trouve, ce que Mozart a composé de plus beau.

Petite leçon, aussi, sur la manière d'aimer par delà de la jalousie et de la fidélité: c'est comme cela que je fonctionne et ça ne me dérange pas d'être trompé.

B. n'a pas aimé du tout, trouvant le film rempli de poncifs. Forcément, vu de l'intérieur, tout ce qui est raconté nous est connu en long en large et en travers... Mais vu de l'extérieur...!

Ensuite quelques moments au bar. Musique tonitruante. Je ne supporte plus: je suis rentré.