mercredi 17 octobre 2007

Ninon

17 octobre 1705: décès de Ninon de Lenclos. Je recopie l'article que lui consacre l'Associated Press.

"La légende se mêle étroitement à l'histoire à propos d'Anne de Lenclos qui devint "Ninon" dans sa profession. Fille d'un pseudo-gentilhomme obligé de s'exiler pour meurtre, elle dut, très jeune, gagner sa vie en allant distraire, par son talent de luthiste, les dames de la bonne société du Marais. Mais bientôt, sa mère la céda à un conseiller du Parlement de Paris qui lui apprit le libertinage des moeurs et celui de la pensée. Ce fut le premier de ses "payeurs". Cependant, Ninon n'était pas qu'une femme de plaisir, elle était aussi une femme de tête. Se démarquant des courtisanes ordinaires qui ne cherchent que l'argent, elle divisait la gente masculine en deux parties: les "favoris", tels le duc d'Enghien, futur Grand Condé, ou Henri de Sévigné -le mari de la marquise-, et les "martyrs", comprenant les "payeurs" et ceux auxquels elle n'accordait rien. En raison de sa brillante conversation, la maison de Ninon était le lieu de rendez-vous général des jeunes gens de la cour. La liberté de ses moeurs et son impiété manifeste la conduisirent au couvent des Madelonnettes sur l'ordre d'Anne d'Autriche. Désirant avant tout s'introduire dans la bonne société et s'y faire reconnaître à l'égal des autres femmes, Ninon, après les folies de sa jeunesse, sauva les apparences et devint une vieille dame à la mode, vivant bourgeoisement des rentes qu'elle s'était peu à peu constituées. Elle continua de faire salon mais en attirant cette fois l'élite intellectuelle et morale de cette fin du XVIIe siècle. C'est alors qu'elle prépara sa légende. On oublia ses frasques et à sa mort, on ne retint que l'image d'une femme d'esprit qui se piquait de philosophie. Au XVIIIe siècle, les biographes l'embrigadèrent dans les rangs des philosophes!" ( Associated Press )

J'ajoute, qu'elle eut des jeunes "favoris" très vieille ( le jour de ses 70 ans, incorrigible courtisane, Ninon se paya le luxe de coucher avec l'abbé Nicolas Gédoyn, ce qui pour l'époque..., un petit abbé, en plus, ce qui ne gâte rien...) , dont le fils de la marquise de Sévigné, Charles ( après le père, le fils...). A près de 90 ans, elle se fit présenter le jeune Arouet (Voltaire) alors agé de dix-huit ans . Dans son testament elle lui légua 1000 francs pour qu'il puisse s'acheter des livres.

Quand je dis que je suis atteint de lenclosisme, c'est en raison de la joyeuse indépendance de cette femme remarquable ( qui fut certainement bisexuelle ) et de son goût pour les jeunes hommes.

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