Curieuse conversation à front renversé avec un groupie de Fillon mardi soir.
Il vantait le nivellement de toutes les retraites promis par Fillon avec la suppression de tous les régimes spéciaux, se réjouissant d'avance de cette redistribution des cartes et de l'égalitarisme social, quand je lui ai fait remarquer qu'il voulait tout simplement installer le communisme en France, que certains pays en avaient déjà fait l'expérience, qu'on avait constaté que ça ne marchait pas du tout, et que tout cela s'était terminé en fiasco.
Étonné de se retrouver à l'extrême gauche du coup, j'ai poursuivi en lui disant que les inégalités étaient le principal moteur de la dynamique d'une société, qu'il en fallait un peu, ne serait-ce que pour motiver les gens à avoir plus, ou à vivre mieux et que jalouser untel ou untel les obligeait à se remuer un peu...
Il s'est rabattu sur les avantages sociaux disproportionnés dont bénéficient certains salariés, et de citer les agents de la SNCF.
"Oui c'est un fait, reconnus-je, mais certaines entreprises sont confrontées à un problème: former et conserver des compétences sans que ça ne leur coûte trop cher. Or aucune école n'enseigne les métiers ferroviaires. Former à certaines spécialités du rail, vu le niveau de technicité, peut prendre quelques années. Pour éviter une hémorragie, les agents qualifiés pouvant rejoindre le privé après la formation qu'elle assume et qui lui coûte cher, la SNCF, qui veut maîtriser sa masse salariale, a ajouté des avantages sociaux qui font partie du package et qui fidélisent ses agents."
J'ai continué en disant que pratiquement toutes les entreprises offraient des avantages à leurs salariés. C'est un moyen de constituer l'esprit d'équipe et de conserver les collaborateurs qualifiés sans lesquels une entreprise n'est rien.
"C'est le maçon qui va prêter un camion à un de ses ouvriers pour qu'il déménage, c'est le grossiste qui fait profiter ses vendeurs de ses tarifs avantageux, c'est le constructeur automobile qui offre une voiture neuve à vie à ses salariés."
Il m'a regardé surpris.
"Oui, ajoutai-je, quand j'ai habité à proximité d'une usine Peugeot, j'ai acheté une voiture "six mois" à un de leurs ouvriers. C'était environ 14% moins cher qu'une neuve, elle avait très peu de kilomètres et lui, mis à part l'investissement de la première, tous les six mois il pouvait s'offrir une voiture neuve qu'il payait avec la vente de la précédente, grâce au tarif ultra préférentiel que lui faisait son patron."
Un autre commensal fit remarquer qu'il connaissait quelqu'un qui travaillait chez Mercedes et que c'était la même chose, ce qui mit fin à ce thème de nos échanges...
beau billet
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