dimanche 10 décembre 2023

Ouraline

 

J'hésitais un peu hier à acheter une vasque en verre moulé, ces objets n'intéressent plus grand monde, toutes mes suspensions sont très correctes en âge  et en qualité, mais ces vestiges témoignent d'une époque, celle de l'art déco, qui a marqué notre histoire culturelle, l'objet en question  n'allait pas me coûter beaucoup et peut-être que je trouverai quelqu'un à qui l'offrir. Le regardant brièvement sur place je n'y ai découvert aucune marque et je l'ai payé peu cher.

Rentré chez moi, j'en ai partagé la découverte avec S. qui me rendait visite et malgré tous nos efforts nous n'y avons trouvé aucune signature tandis que nos recherches sur Google Lens nous indiquaient clairement qu'il s'agissait d'une production des Frères Muller, tout comme l'étiquette que la vasque portait, témoin d'un passage, récent ou pas, en salle des ventes..

C'est dans l'après midi que me remettant en recherche, j'ai trouvé sur un site de vente en ligne la copie  conforme de la mienne avec des photos  de la signature, signalée comme très difficile à voir. Avec l'aide des photos, j'ai fini par la trouver sur ma vasque qui est bien de  Muller Frères à Lunéville.


La Muller qui était en vente était  signalée comme en ouraline. Pourquoi pas la mienne, ce qui eut expliqué sa couleur légèrement rosée ?  Armé de ma lampe UV j'ai vérifié que c'était bien le cas :


Etranges couleurs de phosphorescence dues à l'incorporation « d'uranium, la plupart du temps sous forme de diuranate. La proportion d'uranium varie généralement de 0,1 à 2 % du poids total de l'objet, mais certaines pièces datant du xixe siècle en contiennent jusqu'à 25 %.  
Mais qu'on se rassure, une étude détaillée menée par la Nuclear Regulatory Commission révèle que quelle que soit la situation (proximité avec l'objet, contact avec l'objet ou ingestion d'un liquide conservé dans l'objet pendant 24 heures) (voir phénomène de « lixiviation »), les taux de radiation sont systématiquement inférieurs à la radioactivité naturelle ».

Dans le feu de l'action, si je puis dire, j'ai passé tout mon appartement aux UV. En plus de cette coupe Muller déjà repérée, j'ai trouvé des verres de bistro du 19e un peu imprégnés, des verres d'Alsace en cristal apparemment bien dosés, la vasque Muller de mes WC qui cachait bien son jeu, un petit plateau début 20e et cette coupe qui émerge ainsi de son environnement bazardesque...


Des sels d'uranium chez moi ! Je mène vraiment une vie dangereuse....

4 commentaires:

  1. Oh mais je ne savais pas du tout qu'on mettait des sels d'uranium dans les verres de lampe comme ça !! Tu fais bien de conserver un truc pareil, et tu m'étonnes : il me semblait que c'était recherché et prisé comme objets dans les brocantes ou antiquités.

    RépondreSupprimer
  2. Oui il y a quelques collectionneurs, mais ce type de suspension n'est plus très à la mode.

    RépondreSupprimer
  3. J'admire la qualité de vos trouvailles et donc votre flair mais comment-faites-vous senuite pour tout exposer ou entreposer ? Une grande maison ?

    RépondreSupprimer
  4. Ce n'est pas exposé mais juste entreposé et ça déborde... J'ai 2 apparts. Ceci dit je ne peux pas rester sans rien faire et la chine est un excellent et éventuellement enrichissant loisir...

    RépondreSupprimer