L'ami de mon père est mort. Enterrement lundi matin. Je décale mon voyage dans l'est.
Je faisais beaucoup d'enterrements quand j'étais enfant de choeur. Tout les protocoles, tels que décrits par la baronne Staffe, étaient encore appliqués à cette époque. La famille éplorée, les hommes à droite et les femmes, dont le visage était caché par un long voile noir, à gauche. La messe en latin. Le Dies Irae, chant sublime accompagné à l'orgue, entonné par la soliste, madame Guilles, à la voix pathétique, qui remplissait d'un coup l'église. Le curé qui débitait ses prières en ritournelle dans une langue qu'on ne comprenait pas, mais qui semblait apporter toutes les garanties pour la vie au delà. Les coups d'encensoir. L'odeur des cierges. Les toussottements de l'assistance. La porte du fond qui claquait à chaque fois qu'un retardataire arrivait. La quête. Le service des burettes. Les coups de clochettes à l'élévation. Les aspersions d'eau bénite à la fin de la messe..
Et puis le chemin. Un enfant de choeur en tête avec sa croix processionnaire. Le cercueil posé sur un chariot à bras. Des porteurs des cordons du poële. Une dure montée pour arriver au cimetière. Un trou fraîchement creusé. Le fossoyeur en bleus de travail avec des madriers posées en travers et des cordes. Encore quelques mots, une aspersion collective et on rentrait avec le curé, laissant la famille assister à la mise en terre..
Voilà. Une petite pensée pour Brassens qui a tant chanté là dessus. Je suis allé un jour me recueillir quelques instants sur sa tombe à Sète. Il n'est pas au cimetière marin. Seul, Paul Valéry...
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