vendredi 12 mars 2010

Submersion

Les programmations télé des vendredis sont telles qu'il n'y a pas grand chose de mieux à regarder que NCIS à Los Angeles. Rythme narratif effréné, un mort toutes les 30 secondes, une hyper technologie d'opérette, c'est un spectacle qui est au delà du rêve et du cauchemar, évoluant dans l'imaginaire allumé et déjanté des scénaristes d'Hollywood qui nous racontent un monde qui ne peut exister que sur des disques durs de caméras numériques. Ça plaira aux cerveaux fatigués des fins de semaines et c'est si nul qu'on peut même faire autre chose en même temps. C'est pratique, j'en profite pour écrire ces quelques lignes. Tout ça pour dire que je me régale des rediffusions de Maigret, superbement interprété par Bruno Kremer, qu'on peut suivre les après-midi sur la Huit. Au contraire de l'hystérie hollywoodienne, il y a rarement de coup de feu dans Maigret et l'histoire évolue au rythme lent d'une enquête finement psychologique où Simenon s'est ingénié, au travers de faits divers qui ont plutôt l'air de prétextes, à raconter des tranches d'humanité parfois lourde et sordide mais rarement dénuée d'un peu de beauté et d'espérance.. C'est un pur régal qui nous replonge dans les années cinquante joliment reconstituées.
Je n'irais pas jusqu'à partir de ces deux exemples pour faire un comparatif entre la culture américaine et notre vieille culture européenne, mais quand même, dans la mesure où l'hyper violence virtuelle de là-bas submerge nos écrans d'ici, on peut se demander si la dégradation inéluctable de nos statistiques de la délinquance n'est pas une des conséquences de cette submersion... Oui, vraiment, je me pose la question...

3 commentaires:

  1. Ouais...NCIS Los Angeles ne vaut pas l'ancien, plus pétillant et moins convenu.

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  2. vu le nombre de feuilletons americains qui nous submergent, il vaut mieux l'éteindre cette TV!

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  3. Le lien entre ce qu'il y a dans la télé et la montée de la violence n'est pas prouvé. Il y en a qui cherchent depuis longtemps (un peu comme pour les jeux vidéo violents) et les seuls cas de dérive constatés émanaient de sujets déjà atteints de troubles psychologiques graves.

    Je pense que ce qu'ils appellent la "violence ordinaire" ne vient que très rarement de modèles mais est une réaction naturelle aux agressions de toutes sortes révélées par un monde de communication extrêmement rapide et peu propice à la réflexion.

    Je pense par-contre que ces séries influent sur le sentiment d'insécurité et faussent le processus démocratique. Elles ne rendent pas plus méchants mais vraiment cons...

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