DMV : Roland Garros

Je sais, je ne devrais pas aller ainsi à contre courant, mais je me demande comment on peut aimer ça, comment on peut passer des heures devant un poste de télé à regarder des gens taper dans une baballe qui doit passer au dessus d'un filet. Étrange lobotomisation des cerveaux qui s'en vont somnoler au son de commentaires basiques devant des images sans intérêt. C'est un peu comme les films porno: les dialogues sont inexistants et les scènes répétitives. Mais un bon film porno fait bander. Au contraire la libido des scotchés devant la téloche est au plus bas et je doute fort que les coups de raquette des joueurs ne la remontent. Vous ajoutez quelques cannettes bien fraîches et vous avez alors un tas de viande, deux tas de viande s'ils regardent le match à deux et ainsi de suite... Les tas de viande font ensuite du gras puisqu'ils ne bougent quasiment pas: ils deviennent gros. Ça devient un problème de santé publique. On n'imagine pas que Roland Garros puisse être un problème de santé publique! Mais si, c'est comme ça...

Dans le fond cette période de l'année est tout à fait " descriptive méthodiquement du vide": on nous détaille, minute par minute, ce que peut être le néant et il se trouve des béats pour y trouver du plaisir. Le vide a ses adeptes, ses fans. Les acteurs du vide se classent mondialement et se battent pour être en tête de ce palmarès. C'est ce combat qui fascine, tant il ne représente rien, alimenté seulement par la manne publicitaire qui prend en otage les gros vautrés devant leur écran. On a là le pire de ce que peut devenir un système fondé sur la bofitude et l'inexistentiel... Encéphalogrammes plats, mort lente assurée... Roule ma poule...