vendredi 15 octobre 2010

Soirée télé

Soirée télé hier soir sur France 2, "A vous de juger" d'Arlette Chabot.
En première partie Martine Aubry fut bonne/très bonne, massive, solide, argumentée, combattive.
Puis vint Rama Yade. Je rêve: on nous apprend qu' elle a vérifié son ancienneté de naturalisation sitôt la fameuse loi de déchéance de la nationalité votée: elle est française depuis 12 ans. Elle s'écrie: "Ouf, 12 ans, c'est ric rac, mais ça passe..." et elle précise encore, pour nous rassurer, nous les français de souche: "je n'ai pas l'intention de tuer quelqu'un". Inouï: les lois de désécurisation et de déstabilisation de Sarkozy frappent même au gouvernement! C'est dire les dégâts qu'il faut en attendre....
Ceci dit le petit populisme béat de la Rama (sa prestation a été jugée "niveau lycée" par Alain Duhamel) m'agace profondément et je pense que son opportunisme la fera manger successivement à tous les râteliers... Rendez-vous dans quelques années, je ne sais pas trop dans quel camp...

Ce fut un grand moment comique ensuite quand Alain Duhamel tenta de faire l'exégèse de la politique actuelle de Sarkozy. Moulinage des bras, morceau d'éloquence tordue: c'est délirant d'essayer d'expliquer où veux aller Nicolas Sarkozy, car il n'en sait rien lui-même. Je rêve à nouveau.. Je rigole même...
Ensuite avec Sylvie Pierre Brossolette, ils abordèrent le prochain remaniement. Ça devint un numéro de cabaret, les duettistes finissant par conclure "qu'il n'y aura pas de nouveau premier ministre parce que ça sera toujours Nicolas Sarkozy". Sur Eric Woerth, SPB fait une remarque assassine: "on ne va pas tirer sur une ambulance". Tout le monde rigole, y compris Arlette Chabot: ça y est, on est vraiment arrivé dans la pantalonnade.... Alors rendez-vous le 16 novembre pour l'émission suivante..?



Plus dramatique, la suite de la soirée sur la même chaine où l'on nous montra le procès d'assises de Francis Evrard, pédophile récidiviste qui, à peine sorti de prison, avait enlevé un garçonnet de 5 ans durant 16 heures et lui avait rentré un doigt dans l'anus, d'où viol. Au terme du procès il fut condamné à 30 ans de prison.

Comme toujours je ressens un malaise quand on juge: rien n'est simple, rien n'est facile dans tout cela. La justice suit ses rituels immuables et surannés ( président en robe rouge à fourrure d'hermine arborant la légion d'honneur et l'ordre du mérite, procureur de la république en robe noire arborant l'ordre du mérite, je me demande à quoi tout cela peut bien être utile pour juger avec sérénité ), témoins, experts, avocats, et tous reconnaissent qu'ils sont dans une impasse face à cet accusé. De là me vient l'image d'une corrida: on va appliquer scrupuleusement tous les rituels et mener l'accusé à son destin, et, comme l'a dit si justement le procureur concluant son réquisitoire en citant l'Ecclésiaste : " il faut que la bête meure".
Ces paroles nous renvoient à la préhistoire lorsque furent écrits ces mots. Je ne vais pas excuser un seul instant aucun des actes de Francis Evrard, et je compatis aux souffrances de l'enfant et de la famille, mais je me demande si 30 ans de prison c'est la réponse adaptée d'une société moderne du 21e siècle face à un tel accusé.

Cadeau de l'INA, sur cette photo le jeune Nicolas manifestant le 14 avril 1976 et criant "les facs au boulot". Lui aussi a été péril jeune....

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire